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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 22:00

Erdrich malédiction colombes

Auteur : Louise Erdrich

Titre : La malédiction des colombes

 

Poche : 475 pages

Editeur : Le livre de Poche

Collection : Littérature et documents  

 

 

Mon avis :  2 étoiles

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

L'homme répara le fusil et la balle glissa en douceur dans la chambre. Il l'essaya plusieurs fois, puis se leva et se tint au-dessus du berceau... L'homme épaula le fusil. Autour de lui, dans la pièce close, l'odeur du sang frais montait de toutes parts.

Depuis toujours, la petite ville de Pluto, Dakota du Nord, vit sous «la malédiction des colombes», qui dévorent ses maigres récoltes comme le passé dévore le présent. Nous sommes en 1966 et le souvenir de quatre innocents lynchés cinquante ans auparavant hante toujours les esprits. En écoutant les récits de son grand-père indien qui fut témoin du drame, Evelina, une adolescente insouciante, prend soudainement conscience de la réalité...

 

Un chef-d’œuvre éblouissant. Philip Roth.

 

Ma lecture :    Quand polyphonie rime avec cacophonie...

 

Ouf ! J'en suis enfin venue à bout !

N'ayant plus guère le temps, ou l'énergie, ou peut-être les deux, de lire ces derniers temps, il m'a fallu un temps infini pour achever cette lecture proposée par le Blogoclub. L'échéance était celle du 1er septembre... Mesurez plutôt le temps qu'il m'a fallu !

Alors, certes le contexte y est pour beaucoup, mais pas uniquement : je viens de dévorer un autre roman, dont je vous parlerai bientôt, en l'espace de trois jours !

Et pourtant, je n'ai pas détesté ce livre (sinon, soyez-en sûrs, je l'aurai abandonné il y a longtemps). En fait, j'ai eu un mal fou à garder l'histoire familiale de chaque personnage en mémoire, à ne pas me mélanger dans toutes ces généalogies, à me souvenir de l'époque dans laquelle évoluait chaque protagoniste... Et les notes en fin d'ouvrage n'ont pas été suffisantes pour y parvenir.

 

Le premier chapitre, une page, reprend de façon légèrement plus développée l'épisode évoqué en 4ème de couverture. J'en ai frissonné et ressenti un certain malaise. Mais cette évocation m'a également égarée dans ce que je m'attendais à trouver dans ce livre. J'imaginais quelques révélations, un suspens... Rien de tout cela.

 

Ensuite, la construction du livre en elle-même a fini de me perdre. Le principe du roman polyphonique, thème du blogoclub cette fois-ci, est de donner la parole à plusieurs personnages, chacun présentant une vision différente de la même histoire, ou narrant un moment différent de cette histoire (c'est le cas ici). Les points de vue sont différents, d'époques différentes et, surtout, n'évoquent pas forcément de la même historie. On sent que l'auteur sème une multitude d'indices qui doivent nous permettre de faire sens au fur et à mesure de notre lecture. Mais pour ma part, c'est comme si le vent avait soufflé et dispersé tous ces indices. Je n'ai quasiment rien pu reconstituer au terme de ma lecture...

 

On commence avec Evelina, qui nous parle de son enfance métissée dans une petite ville du Dakota du Nord, de ses rencontres amoureuses, de sa famille. Elle fait parler son grand-père, Mooshum et nous permet de connaître son histoire si singulière. De ces rencontres, j'ai beaucoup apprécié l'histoire de Mooshum, et de son frère Shamengwa. Leur vie passée, leur présent, leur place au sein de la famille, leur relation à l'église et avec le malheureux prêtre. L'humour et la tendresse ne sont pas loin, le récit est très plaisant. L'évocation des colombes, du racisme et de la ségrégation, la conquête des terres, le récit du drame qui construira l'histoire de toutes ces familles... J'ai finalement apprécié ce passage : les 135 premières pages.

 

Dakota_Nord.jpg

 

Ensuite, la parole est donnée au juge Coutts. Là, j'avoue avoir un peu décroché... Je n'ai pas saisi de quoi voulait nous parler ce livre... D'un drame qui s'est produit au début du siècle passé ? De la vie d'un illuminé qui devient le gourou d'une secte ? D'une jeune fille qui découvre la folie et son homosexualité ? D'un collectionneur de timbres qui aurait tenté d'arnaquer sa soeur ? De la conquête de terres sur le froid ? Du racisme entre communautés ? En fait, il m'a semblé que l'auteure voulait balayer tellement de thèmes que tout à fini par se mélanger.

 

Parole ensuite à Marn Wolde. En lui-même ce chapitre est très prenant, passionnant... J'ai dévoré ce passage qui aurait pu se suffire à lui-même. Mais quel est son lien avec les autres récits ? On voit bien ce qui rattache les personnages entre eux, mais, là encore, quel est l'objectif de ce livre ? De quoi veut-il nous parler ? Des phénomènes sectaires ? De la violence ? Et à la fin de ce chapitre, les personnages disparaissent et il n'est plus jamais question d'eux. Pas plus de ceux qui sont morts que de ceux qui restent...

 

J'en resterai là pour ne pas ajouter par mon énumération à la confusion qui règne encore dans mon esprit après la lecture de ce livre. C'est très dommage parce que l'écriture de Louise Erdrich, si elle est parfois un peu lourde, sait se montrer poétique. Lu pour lui-même je suis sûre que chacun des chapitres est très réussi. Mais le lien entre eux est trop ténu pour avoir réussi à rassembler dans mon esprit tous les indices disséminés ça et là par l'auteure. Un lien trop ténu pour ne pas paraître artificiel.

 

Dakota_Nord_TylerOlson.jpg

 

Pour lire d'autres avis sur ce roman, je vous invite à aller voir sur la page de  Sylire. Vous pouvez également lire les avis de  Jostein, du  grenier de choco, ou celui de  Anne.

 

 

**********

 

J'ai lu ce titre dans le cadre du  blogoclub de septembre, dont le thème était le roman polyphonique. C'est aussi l'occasion d'alimenter le défi  Une plume au féminin proposé par Opaline.

 

blogoclub  LaPlumeauféimin1

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 00:01

wharton-vice-de-de-la-lecture Auteur : Edith Wharton

Titre : Le vice de la lecture

 

Poche : 38 pages

Editeur : Les éditions du sonneur

Collection : La petite collection  

 

 

Mon avis :

5 étoiles

 

 

Edith Wharton, romancière américaine de la fin du XVIIIème siècle, début du XIXème, est un auteur à la mode sur la blogosphère. A tout le moins, c'est grâce à vos billets que je l'ai découverte. Le HS Marianne - Le Magazine littéraire de cet été nous la propose dans la catégorie Classiques - étrangers (cf mon défi lecture de l'été). Enfin, c'est  Argali qui m'a offert ce petit livre qui me donne l'occasion de découvrir La petite collection des  Editions du sonneur. Il s'agit ici d'un article paru en octobre 1903 dans la North American Review.

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

« Peu de vices sont plus difficiles à éradiquer que ceux qui sont généralement considérés comme des vertus. Le premier d’entre eux est celui de la lecture. »
Dans ce texte paru en 1903 dans une revue littéraire américaine, la romancière Edith Wharton (1862-1937) dénonce l’obligation sociale de la lecture, nuisible à la littérature et fatale à l’écrivain.

 

 

Ma lecture :

 

Mais que peut bien raconter une romancière prolifique sur ce thème ?! Certes, elle n'en est qu'au début de sa carrière et n'a pas encore écrit les ouvrages qui feront sa réputation.

Mais ne serait-ce pas un peu "cracher dans la soupe" ?

 

Loin de là !!

Ce petit texte est un vrai bijou. Très court et très dense. Des réflexions et analyses très justes sur la lecture par obligation, par devoir. Rapidement, Edith Wharton affirme sa posture : elle prend le contre-pied de ce qui est habituellement admis en "société" et associe la lecture à un vice. Quelle drôle d'idée ! me direz-vous.

 

Mais en la lisant, on se prend à partager beaucoup de ses points de vue. Le premier témoignage de ce vice serait la lecture de "mauvais" textes, de "mauvais" auteurs. Vient ensuite le lecteur "par obligation", "par devoir". Celui qui lit, non par passion, mais parce que "cela se fait". Là où Edith Wharton témoigne de l'indulgence au "piètre" lecteur qui s'assume comme tel, elle s'en prend avec virulence au "lecteur mécanique" qui est selon elle, la véritable nuisance de la littérature et des auteurs (des "bons" auteurs, cela va de soi). Elle ne nie pas la nécessité de rapprocher les auteurs de supermarché des lecteurs du dimanche. Ces écrivains ont leur public, et tout est bien ainsi.

 

Là où elle devient plus corrosive, c'est lorsqu'elle s'en prend à ce lecteur "mécanique", celui qui ne sait pas rester à sa place, celui qui se lance des défis de lecteur, qui se construit des programmes, tient une comptabilité de ses lectures, celui qui veut tout lire, ou lire ce dont tout le monde parle, et surtout, celui qui se pique de faire des critiques sur chacune de ses lectures (en se contentant finalement de redire ce qui est déjà contenu dans le livre, sans rien apporter de nouveau, sans construire de réflexion).

 

A côté du lecteur "mécanique" cohabite le lecteur "intuitif", celui qui lit sans y penser, à tout moment, celui qui trouve toujours le temps de lire, qui lit ce qu'il veut en faisant fi de l'avis des sociétés de littérature, celui qui se laisse entraîner par un livre, vers un autre...

 

Bref, impossible, dans la position où nous sommes toutes et tous, de ne pas s'interroger sur sa propre pratique de la lecture. Beaucoup de réflexion sont concentrées dans ce petit ouvrage. Si la qualité d'un auteur se juge à la réflexion que son texte peut faire naître chez son lecteur, alors on peut dire que Mme Wharton est un auteur de référence ! Et si cette part de réflexion qu'elle a fait naître chez moi peut me laisser croire que je ne suis pas une si "mauvaise" lectrice que cela, alors j'en serais rassurée...

 

Et vous, quel(le) lecteur(trice) êtes-vous ?

 

Un piètre lecteur qui s'assume, un lecteur intuitif ou bien un lecteur "mécanique", de ceux qui assassinent la littérature (et la critique...) ?

 

Je vous laisse seul juge. De mon côté, je pense assumer pleinement ma posture de lectrice et je ne me considère pas dotée d'un tel pouvoir à faire trembler les "vrais" auteurs ! Quels sont-ils d'ailleurs, ces auteurs "de qualité" ? Là-dessus, Edith Wharton ne nous éclaire pas beaucoup...

 

Ce texte m'a d'ailleurs rappelé une remarque du sociologue Pierre Bourdieu qui disait écrire pour ceux qui ne sont pas en mesure de le comprendre et n'être lu que par ceux qui ne voulaient pas le comprendre... A méditer également.

 

 

**********

 

 

challenge-edith-wharton    LaPlumeauféimin1

 

Une nouvelle lecture à inscrire aux challenges de  George et de  Opaline. Vous pouvez d'ailleurs lire la critique de George sur son blog,  Les livres de George et moi, et voir ce qu'on pensé les "vrais" critiques littéraires de ce texte sur le site de l'éditeur Les éditions du sonneur.

 

 

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 00:01

Il pleuvait des oiseaux Présentation de l'éditeur :

 

Vers quelle forêt secrète se dirige la photographe partie à la recherche d'un certain Boychuck, témoin et brûlé des Grands Feux qui ont ravagé le nord de l'Ontario au début du XXe siècle? On ne le saura pas. Boychuck, Tom et Charlie, dorénavant vieux, ont choisi de se retirer du monde. Ils vivent relativement heureux et ont même préparé leur mort. De fait, Boychuck n'est plus de ce monde au moment où s'amène la photographe. Tom et Charlie ignorent que la venue de la photographe boulversera leur vie. Les deux survivants feront la rencontre d'un personnage aérien, Marie-Desneige. Elle a 82 ans, tous ses esprits, même si elle est internée depuis soixante-six ans. Elle arrivera sur les lieux comme une brise espérée alors que la photographe découvrira que Boychuck était un peintre et que son uvre était tout entière marquée par le Grand Feu de Matheson. C'est dans ce décor que s'élabore Il pleuvait des oiseaux. Nous voici en plein coeur d'un drame historique, mais aussi pris par l'histoire d'hommes qui ont choisi la forêt. Trois êtres épris de liberté et qui ont fait un pacte avec la mort. Un superbe récit à la mesure du grand talent de Jocelyne Saucier.

 

Ma lecture :          coupdecoeur

 

Peu de coups de coeur dans ce blog, mais cela arrive quand même parfois. Il y a beaucoup de livres que j'apprécie, d'autres que j'aime vraiment beaucoup. Et parmi toutes ces lectures, se glissent parfois quelques perles. Ce livre en est une. Il m'a été envoyé par  Argali à l'occasion du  swap "Fais-moi plaisiiir !". Quelle belle idée.

 

En sortant l'ouvrage de son emballage, j'ai immédiatement été séduite par la qualité de l'édition : j'aime beaucoup ce type de livres, la qualité du papier. Néanmoins, la photo sur la couverture me laissait dubitative. Difficile à interpréter. Difficile de savoir ce qui m'attendait. Le titre ensuite... Pas beaucoup plus explicite. C'est le résumé en quatrième de couverture qui m'a conquise. Les choses ne me sont pas parues beaucoup plus claires, mais le mystère qui semblait entourer cette histoire m'a enthousiasmée. Le Canada d'abord, un pays que je ne connais pas mais qui me laisse rêveuse.  Des épisodes de grands incendies. Des personnages, vieillissants. Une photographe qui vient rencontrer un certain Boychuck, déjà mort à son arrivée. Une vieille femme au nom magique, internée depuis 66 ans... Je me demandais bien de quoi pouvait parler ce livre.

 

Pour faire simple, ce livre parle d'amour, de vie et de liberté ! Et nous donne une belle leçon, de vie justement.

Ce n'est pas un livre particulièrement joyeux, plutôt un livre mélancolique. Mais quelle réussite. Quelle beauté de l'écriture ! Car c'est la première chose à souligner : la qualité du texte. Madame Saucier aime la langue et les mots, et ça se voit. La lire est un vrai délice. Elle prend le temps et c'est également appréciable. Elle prend le temps de nous faire découvrir cette forêt, mais jamais nous ne trouvons le temps long.

 

"L'endroit était ravissant. La colline qui descendait en pente douce jusqu'au lac est couverte d'un vert puissant, une forêt de conifères qui absorbait la lumière de cette belle matinée de soleil et la répandait comme un long fleuve tranquille. C'était d'un calme majestueux. L'îlot de bicoques, logé dans une large éclairice de forêt au pied de la colline, était touchant de fragilité. Petit poste d'observation adossé aux remparts de la forêt, il avait l'immensité du lac qui s'offrait à lui. J'imaginais les matins de Boychuck à contempler tout cela."

 (Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier - WYZ éditeur - page 31)

 

La construction du texte également est très agréable. Chaque chapitre est précédé d'une rapide présentation de ce qui va suivre. Une mise en situation. Ce n'est pas une redite, ni une introduction, mais un effet de style savoureux.

 

La langue utilisée est légère, même lorsque le sujet est grave. Car c'est de très vieilles personnes dont Jocelyne Saucier nous parle. Chacune d'entre elles vit ses derniers moments. Derniers jours ou dernières années. Et pourtant le ton n'est pas lourd. L'histoire est pleine d'espoir, de sérénité, de douceur... et d'amour. Le texte poétique, subtil. L'évocation de la nature est puissante, enchanteresse, presque magique.

 

L'histoire est souvent douloureuse. Ces Grands Feux dont Jocelyne Saucier nous parle sont les grands incendies du début du siècle qui ont eu lieu en Ontario, centre-est du Canada. J'ai découvert cette tragédie avec ce roman. Là encore, la plume de Jocelyne Saucier fait des merveilles. Elle nous fait partager l'horreur qu'ont connu les populations, sans pour autant tomber dans le pathos. Sans chercher à nous faire pleurer.

 

"Quatre hommes attendaient la venue des anges dans un étang. De l'eau jusqu'aux aisselles, de longues traînées boueuses sur le visage et de grands yeux hébétés, ils se croyaient les derniers humains de la terre. Avec eux dans la lumière dorée, un orignal qui avait trouvé refuge dans l'étang et, perché sur l'épaule du plus jeune d'entre eux, celui qui a raconté, un oiseau qui pépiait à s'égosiller.

Ils ont vu passer le jeune Boychuck."  

 (Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier - WYZ éditeur - page 73)

 

Ce livre soulève plein de questions auxquelles il ne répond pas toujours. Cela laisse entre ce texte et son lecteur comme un fil qui les relie longtemps après la dernière page tournée. Je suis passée à d'autres lectures depuis, mais je reviens souvent à ce livre. Cette lecture est très certainement de celles qui m'auront marquée.

 

Merci à  Argali de m'avoir fait découvrir cette auteure.

 

Ontario1.jpg

 

Quelques extraits :

 

"Tous les matins, ils ont cette conversation, à quelques variantes près, qui ne les mène nulle part. Ce sont leurs derniers moments de solitude à eux deux, car très bientôt la communauté du lac s'adjoindra la minuscule petite vieille aux yeux de braise et la femme baraquée qui a pris prétexte de la légende Boychuck pour leur rendre visite." (Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier - WYZ éditeur - page 65)

 

"La vieille dame avec ses cheveux mousseux et ses mains comme de la dentelle avait la fragilité d'un oisillon. Il avait l'impression qu'il lui suffirait de souffler dessus pour que l'oisillon tombe de son siège. Cette pensée le gêna. Plutôt que lui souffler dessus, il avait envie de la prendre au creux de sa main et de ramener l'oisillon à son nid. Une pensée qui l'intimida encore davantage." (Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier - WYZ éditeur - page 87)

 

"La peur du loup est ancienne. Ce sont les puissances de la forêt qui s'éveillent dans la nuit et votre petitesse d'humain qui se recroqueville en un poing serré au fond de l'estomac." (Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier - WYZ éditeur - page 150)

 

J'en reste là parce que la totalité des 179 pages de ce livres sont à relever.

 

 

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Une lecture que j'inscris au défi  La plume au féminin proposé par Opaline.

 

LaPlumeauféimin1

 

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 00:01

Jamais sans ma fille Présentation de l'éditeur :

 

Dans l'avion qui l'emmène à Téhéran avec son mari, d'origine iranienne, et sa fille, pour quinze jours de vacances, Betty a le sentiment d'avoir commis une erreur irréparable... Quelques jours plus tard, son existence bascule dans le cauchemar. Le verdict tombe : "Tu ne quitteras jamais l'Iran ! Tu y resteras jusqu'à ta mort." En proie au pouvoir insondable du fanatisme religieux, son mari se transforme en geôlier. Elle n'a désormais qu'un objectif : rentrer chez elle, aux Etats-Unis, avec sa fille. Quitter ce pays déchiré par la guerre et les outrances archaïques : ce monde incohérent où la femme n'existe pas. Pour reconquérir sa liberté, Betty mènera deux ans de lutte incessante. Humiliations, séquestration, chantage, violences physiques et morales. Rien ne lui sera épargné.

 

 

 

Ma lecture : 

 

Captivante lecture que ce récit autobiographique d'une femme qui nous livre son combat pour échapper à l'Iran où son mari l'a enfermée avec sa fille de 4 ans. Les 460 pages ont été expédiées en 2 jours. Sachant très bien que ma fille à moi me réveillerait le lendemain vers 5h30, sans se soucier de mes lectures, je n'ai pas pu lâcher ce livre avant d'en connaître la fin (vers minuit...). En fait, la fin, on la connaît : car c'est Betty, la maman qui raconte ici son histoire. Et pas un instant on n'imagine qu'elle puisse rentrer sans sa fille. Mais la véritable question c'est "comment" ? En combien de temps ? Que vont-elles devoir sacrifier avant de rejoindre leur famille aux Etats-Unis ? Qu'est-ce qui peut lui permettre, du fond de cette captivité, de trouver l'issue et le moyen de rentrer chez elle ?

 

Quand on lit cette histoire, il faut régulièrement se rappeler que ce récit est la réalité : celle de Betty et de sa petite fille Mahtob. Une vie de roman. Et une évasion extraordinaire ! Une issue qui ne peut que nous faire penser à toutes ces femmes qui n'auront pas la pugnacité, le courage (l'inconscience ?) de Betty pour tenter leur chance. A toutes celles qui tenteront l'aventure mais qui n'auront pas la chance de leur côté. Parce que combien de fois les plans de Betty ont été contrecarrés, par Moddy, son mari, mais aussi par la famille de celui-ci, et par toutes ces femmes qui veulent conserver le peu de normalité, de stabilité, qu'elles ont pu acquérir au fil des ans et qui ne souhaitent pas tout perdre, ne serait-ce qu'en écoutant Betty. Combien de fois au cours de leur évasion les choses auraient-elles pu mal tourner ? Combien de femmes restent-elles ainsi dans ce pays, enfermées contre leur gré ?

 

Le récit de Betty se déroule au mileu des années 1980. Nous sommes en pleine guerre Iran-Irak, à une période où il ne fait donc pas bon être américaine en Iran. Et cette guerre ne fait sûrement que renforcer la tension au sein de la famille Mahmoody. Qu'en serait-il aujourd'hui ? Des femmes sont-elles encore contraintes de rester prisonnières dans ce pays ? Les choses se passent-elles toujours ainsi ? On a du mal à imaginer qu'aujourd'hui encore des femmes puissent vivre de tels enfers...

 

Ce récit m'a rendue curieuse de la situation actuelle en Iran. De la vie de ces femmes, iraniennes ou étrangères alliées à un homme iranien. Avec la fin de la guerre puis l'arrivée de Mohammad Khatami en 1997 à la tête du pouvoir iranien, on peut supposer que les choses ont évolué dans le sens du droit des femmes. Mais pour garder en mémoire le roman de Khaled Hosseini,  Mille soleils splendides, dont l'histoire se déroule de nos jours dans l'Afghanistan voisin, je ne peux m'empêcher de douter que les choses aient avancé autant que les femmes pourraient l'attendre.

 

Un petit bémol cependant sur ce livre, mais dont j'ai eu du mal à faire abstraction pendant ma lecture tant ces détails m'ont chagrinée. Le récit est celui de Betty, une femme née en Amérique en 1945, une femme visiblement profondément croyante, mais si elle n'était guère pratiquante avant de se retrouver ainsi prisionnière en pays étranger. Et tout au long du livre, c'est une succession de considérations culturelles et religieuses qu'elle nous offre. Je n'ai pu m'empêcher d'y lire de la réprobation, du mépris, de l'arrogance. Hors de l'Amérique, de l'Occident, et de la culture chrétienne, point de Salut. Et cette vision du monde m'a grandement ennuyée. Il est difficile dans ces circonstances de ne pas comprendre le ressentiment du reste du monde à l'égard de cette toute-puissance américaine. J'ai du mal à imaginer que l'ensemble des iraniens aient ainsi pu être à ce point incultes, sales et négligents que nous le laisse entrevoir Betty.

 

"L'Iran est l'exemple type de ces nations du tiers monde où la différence entre les deux couches de la population, pauvre et riche, est particulièrement importante." (Jamais sans ma fille - Betty Mahmoody, Pocket, page 63).

Je n'ai pas aimé ce genre de sentences présentes continuellement dans le livre, où l'Amérique se donne une place de grand seigneur, sûr de sa suprématie culturelle, religieuse... Parce que ce livre laisse apparaître également une petite guerre des religions : celle de Betty contre celle de Moody.

 

"Dieu, que je hais la guerre ! Je ne comprends pas un pays fait de gens si prêts à tuer et si prêts à pourir. C'est la différence la plus forte - et pour les Américains, le mystère le plus insondable - qui sépare la culture américaine de celle de pays relativement défavorisés." (Jamais sans ma fille - Betty Mahmoody, Pocket, page 191).

 

Mais ne boudons pas trop longtemps : ce livre est néanmoins le récit autobiographique d'une femme, retenue contre son gré avec sa fille en Iran, pays de son époux. C'est l'histoire du combat de cette femme pour sortir sa fille des griffes d'une société où la femme n'est qu'un bien parmi les autres. Régulièrement il faut se dire qu'il ne s'agit pas d'un roman mais bel et bien de l'histoire de Betty et de Mohtab... Et cela fait froid dans le dos.

 

Extraits :

 

"Les journées entières de discussion sont suivies par des nuits de peur et de tension. Pendant plusieurs semaines, les raids se sont renouvelés toutes les deux ou trois nuits. Maintenant ils sont qotidiens. Chaque soir à la tombée du jour, Mahtob se pleint de maux d'estomac. Nous passons des heures dans la salle de bains à prier, pleurer et trembler. Nous avons abandonné notre lit pour dormir sous la table de la salle à manger, enveloppés dans des couvertures pour nous protéger des éclats de verre. Un raid de bombardiers, c'est l'horreur indicible, la pire que l'on puisse imaginer." (Jamais sans ma fille - Betty Mahmoody, Pocket, page 189).

 

"Mahtob ! Pauvre petite Mahtob qui va avoir si peur. Je cours à la porte dans un élan désespéré, mais elle est verrouillée, bien entendu. Et je suis piégée au premier étage de cet appartement. Je recule, malade d'angoisse. Je ne songeais pas à me protéger. Je me suis souvenue des termes de la lettre de John : "Je t'en prie, fais attention à Mahtob, garde-la toujours à tes côtés." Je pleure sur ma fille les plus profondes, les plus noires, les plus douloureuses larmes que j'aie jamais pleurées et que je ne pourrai pleurer de ma vie."(Jamais sans ma fille - Betty Mahmoody, Pocket, page 281).

 

 

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Une lecture inspirée par le challenge de Calypso, "Un mot, des titres" et dont le thème était le mot "fille". Il s'agit également d'une lecture d'une "plume au féminin" et qui me permet de lire une biographie pour le challenge de Valérie.

 

Un-mot-des-titres   LaPlumeauféimin1  lecturesgenre

 

 

 

 

 

 

 

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 12:00

mille soleils splendides Présentation de l'éditeur :

 

Forcée d'épouser un homme de trente ans son aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils. Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l'arrivée sous son propre toit de Laila, une petite voisine de quatorze ans. Enceinte, Laila met au monde une fille. D'abord rongée par la jalousie, Mariam va finir par trouver une alliée en sa rivale. Toutes deux victimes de la violence et de la misogynie de leur mari, elles vont unir leur courage pour tenter de fuir l'Afghanistan. Mais parviendront-elles à s'arracher à cette terre afghane sacrifiée, et à leur ville, Kaboul, celle qui dissimulait autrefois derrière ses murs " mille soleils splendides " ?

 

 

Ma lecture : 

 

J'ai découvert ce livre en cherchant un ouvrage dont le titre contiendrait le mot "soleil" de façon a participer au challenge proposé par  Calypso "Un mot, des titres". C'est la couverture de ce livre qui m'a frappée : elle m'est apparue tellement lumineuse ! Je n'avais pas vraiment vu ces deux femmes voilées dont la couleur du hijab se confond avec la couleur du ciel. Elles paraissent transparentes. Ce n'est pas elles et leur voile que j'ai remarqué sur cette couverture, mais ce ciel bleu et le titre, en jaune, couleur du soleil. Une couverture lumineuse, pleine d'énergie et d'espoir probablement.

Je n'ai pas pris le temps de lire ce livre pour être dans le délai du challenge de Calypso. Peu importe, je l'ai dévoré depuis !

C'est une lecture que je vous recommande vivement.

 

L'intrigue est construite en trois séquences. Dans la première, on rencontre Mariam, une petite fille harami (bâtarde). Sa vie est pleine de l'attente des visites hebdomadaires de son père et de l'espoir que celles-ci suscitent. Mais un jour, sa vie bascule et elle est mariée contre son gré à Rachid, un homme au "visage carré et rougeaud, (avec) un nez crochu, des joues rouges suggérant une gaieté sournoise, dans yeux injectés de sang, des dents qui se chevauchaient - en particulier les deux de devant, serrées l'une contre l'autre tel un toit en pignon -, et enfin un front si bas que deux doigts à peine y séparaient les sourcils brousailleux d'une épaisse tignasse poivre et sel." Mariam a tout juste 15 ans. Et c'est sa vie que nous partageons au fil des pages. Une vie de recluse, de femme voilée de la burqa, de femme soumise, malmenée et brutalisée. Mariam encaisse et jamais ne se révolte.

 

Afghan-City-herat-Nice-Pictures-Gallery.jpg

La ville de Hérat où est née Mariam en 1959.

 

herat_mosque_afghanistan_photo.jpg

Détail de la mosquée de Hérat

 

La seconde séquence nous fait partager l'existence de Laila, une jeune fille née la nuit du coup d'état du 27 avril 1978. Son père est un ancien professeur, sa mère une femme de caractère qui s'est effondrée et vit au fond de son lit depuis le départ de ses deux garçons partis faire la guerre. Laila mène une vie ordinaire auprès de ses parents et de son camarade Tariq. Son père place beaucoup d'espoirs en elle : "Tu pourras faire ce que tu veux plus tard, Laila. Je le sais. Et je sais aussi que lorsque cette guerre sera terminée, l'Afghanistan aura besoin de toi." Mais là, encore, les choses ne sont pas si simples dans un pays en guerre. Dans un pays comme l'Afghanistan. Et Laila se retrouve elle aussi mariée à Rachid.

 

bamiyan_156814.jpg

L'un des bouddhas du site de Bâmiyân où se rendit Laila en compagnie de son père et de Tariq,

avant qu'ils ne soit détruits par les Talibans en mars 2001.

 

C'est alors la troisième séquence du roman. La rencontre entre Mariam et Laila sous le toit de Rachid. Leur confrontation aussi. Et puis, la naissance de Aziza, la fille de Laila. A partir de là, le roman prend une autre dimension. Encore plus sensible et pleine d'espoir. L'évoquation de cette maternité partagée entre ces deux femmes confrontées à une même souffrance est très belle. La vie n'en est pas moins douloureuse, cruelle même lorsqu'il s'agit de se séparer de l'enfant pour ne pas mourir de faim et lui donner, à elle aussi, une chance de survivre. A partir de là, j'ai englouti les pages dans l'espoir d'un dénouement heureux.

Mais je ne vous raconterai pas la fin, je vous conseille juste de la lire.

 

afghanistan_enfants.JPG

 

Cette histoire, est une histoire de femmes avant tout. Mais c'est aussi celle d'un pays que l'on découvre et que l'on apprend à voir avec d'autres yeux que ceux des médias qui ne nous donnent qu'une image de guerre et de brutalité. C'est ce que l'on retient aussi de la couverture : une impression de lumière et d'énergie, alors que ces femmes qui traversent devant nos yeux sont entièrement voilées. De la naissance de Mariam au printemps 1959 à la conclusion du roman en 2003, c'est toute l'histoire tourmentée de l'Afghanistant qui nous est racontée. La place des différents chefs de guerre, des occidentaux et des soviétiques, des différentes idéologies en opposition au sein de la population... C'est à travers cette histoire que l'on se rapproche de cette population martyre dont on ne nous parle jamais : celle qui subit la violence et la destruction de son pays, victime des guerres que se mènent des camps dans lesquels peu semblent se reconnaître et qui tente de poursuivre un semblant d'existence "normale", qui essaye de donner la vie dans des conditions si dramatiques.

 

Bref, un roman à découvrir.

 

 

Quelques extraits :

 

"C'est vrai. Elle ne s'en souvenait pas du tout. Et alors même qu'elle devait passer ses quinze premières années juste à côté d'Herat, Mariam ne vit jamais ce fameux pistachier - pas plus qu'elle ne vit de près les célèbres minarets, qu'elle ne cueillit de fruits dans les vergers ou qu'elle ne se promena dans les champs de blé. Mais chaque fois que Jalil s'adressait à elle sur ce ton, elle buvait ses paroles avec émerveillement, admirative devant l'étendue de ses connaissances. Elle éprouvait alors un frisson de fierté à l'idée d'avoir un père qui savait autant de choses."(Mille soleils splendides - Khaled Hosseini ; éd. 10/18 ; 8 janvier 2009 ; p.11)

 

"Lorsqu'elle se représentait son bébé, son coeur gonflait dans sa poitrine. Il gonflait, et gonflait, et gonflait encore, jusqu'à effacer toutes les pertes, tous les chagrins, toute la solitude et les humiliations dont elle avait souffert. Telle était la raison pour laquelle Dieu l'avait conduite ici, à l'autre bout du pays. Elle en était certaine à présent." (Mille soleils splendides - Khaled Hosseini ; éd. 10/18 ; 8 janvier 2009 ; p.92)

 

"Mais Aziza se contentait de gazouiller avec ravissement et se blotissait encore plus contre elle. Mariam en avait chaque fois le vertige. Les larmes aux yeux, elle avait l'impression que son coeur décollait de sa poitrine. Et elle s'émerveillat de voir que, après des années sans attaches, elle qui n'avait jamais connu que des relations faussées ou avortées pouvait enfin en nouer une sincère avec cet être minuscule." (Mille soleils splendides - Khaled Hosseini ; éd. 10/18 ; 8 janvier 2009 ; p.249)

 

reza-afghanistan_M.jpg

  Petite fille Afghane, prise en photo par Réza, photographe et journaliste français d'origine iranienne.

 

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 00:01

lemiroir.gifPrésentation de l'éditeur :

 

Mrs Clingsland découvre avec désolation un matin l'image que lui renvoie son miroir : celle d'une femme qui n'a plus vingt ans. Mrs Attlee, sa confidente, trouve un subterfuge pour la sortir de sa torpeur : elle lui transmet des messages d'amour d'outre-tombe du jeune Harry, noyé lors du naufrage du Titanic.

Spiritisme, apparition de fantômes, messages de l'au-delà... Edith Wharton révèle avec un humour piquant que les fantômes ne survivent que dans l'imagination de ceux qui les évoquent.

 

Ma lecture :  

 

Le challenge initié par  George m'a permis de découvrir cette auteure avec sa nouvelle intitulée  Xingu. Ne connaissant pas cet écrivain, mon choix s'est porté sur des nouvelles plutôt que sur ces ouvrages majeurs. J'ai beaucoup apprécié Xingu. Mon avis est plus mitigé en ce qui concerne ces deux nouvelles, Le Miroir et Miss Mary Pask.

En lisant la quatrième de couverture, je pensais être conquise. Mais la première nouvelle, intitulée Le Miroir, m'a déçue. J'ai tout d'abord trouvé l'écriture très imprécise, au point d'en venir à me demander si ce n'était pas le résultat de la traduction ! Par ailleurs, les 50 pages de cette première nouvelle ne permettent pas à l'auteure de poser un cadre très précis ni de dresser un portrait vivant des personnages. Je ne suis pas vraiment entrée dans le texte et le côté surnaturel m'a totalement échappé.

 

La seconde nouvelle, Miss Mary Pask m'a beaucoup plus intéressée. Peut-être parce que l'histoire se déroule en Bretagne, du côté de Morgat et de la baie des Trépassés. Peut-être parce que l'histoire est plus consistante. Ou encore parce que le côté surnaturel y est plus sensible. L'écriture est également plus habile et l'atmosphère mieux décrite, malgré les quelques 30 pages que contient cette nouvelle. Edith Wharton s'attache ici à décrire le climat de ce coin de Bretagne au nom évocateur et elle le fait avec bonheur.

 

morgat.jpg

 

"Pendant longtemps, nous eûmes l'impression d'avancer en nous traînant à la faible lueur de notre unique lampe dans les ténèbres humides et impénétrables. Cependant, de temps à autre, le voile se levait ou ses plis s'écartaient. Alors notre pauvre lumière arrachait à la nuit un objet parfaitement ordinaire - une porte blanche, la tête d'une vache ébahie, un tas de pierres au bord de la route - que le fait d'être sorti de son cadre, d'apparaître de manière fantasque devant nos yeux et de disparaître brusquement rendait sinistre et irréel. Après chacune de ces manifestations, les ténèbres devenaient trois fois plus épaisses." (Le Miroir suivi de Miss Mary Pask - Edith Wharton ; Ed. Gallimard, coll.Folio 2€ ; décembre 2010 ; p.59).

 

Le dénouement, auquel on ne s'attend absolument pas, fait également la qualité de cette nouvelle.

30 petites pages savoureuses.

 

 

Une histoire de femme...

 

Je vous rappelle le principe du challenge proposé par George : "J’aimerais donc que, dans chacun de vos billets, vous valorisiez l’héroïne qui vous aura le plus intéressés, énervés, touchés, etc. Cela dans le but d’établir une sorte de panorama des héroïnes d’Edith Wharton et de, peut-être, faire émerger une réflexion plus large sur la place de la femme dans ses romans."

 

Vu la taille des nouvelles, je vais faire très bref en évoquant seulement Miss Mary Pask et en essayant de ne pas trahir la chute de l'intrigue. Je retiendrai son portrait car c'est elle qui m'a le plus marquée dans ces deux courtes histoires. Je l'ai trouvée terriblement sinistre, et seule. Cependant, le contexte insinue quelques doses d'humour qui produisent un effet détonnant !

 

En temps normal, Miss Pask serait sans aucun intérêt.

"Mary Pask ressemblait à des centaines d'autres vieilles filles mal fagotées, joyeuses laissées-pour-compte se contentant d'une vie faite d'innombrables petits substituts." (p.56).

 

Elle n'est pas très belle ni particulièrement intelligente. "J'avais un souvenir précis de la main de Mary Pask, car elle constituait vraiment une caricature du personnage : ronde, bouffie, rose et pourtant prématurément vieillie et inutile." (p.67). Elle rigole un peu bêtement au milieu de chacune de ses phrases : "Son rire éclata, tout à fait saugrenu." (p.70).

 

Et dans cette histoire surnaturelle, c'est aussi de solitude dont il est question. Car Miss Pask se sent "Seule, seule ! Si vous saviez à quel point je me sens seule ! Je vous ai menti en vous disant que cela m'était égal ! Voilà que vous venez, votre visage semble amical... et vous dites que vous allez me quitter ! Non, non, non... ce n'est pas vrai ! Ou alors, pourquoi êtes-vous venu ? C'est trop cruel..." (p.73). Une solitude née du mariage de sa soeur qui la laisse seule, à l'autre bout du monde, sans que l'on ne sache jamais vraiment pourquoi.

 

Et lorsque l'histoire se termine, elle finit par nous faire énormément de peine cette Miss Mary Pask. Après Mrs Leveret, il s'agit encore d'un portrait de femme un peu simple, seule mais finalement attachante.

 

 

**********

 

 

challenge-edith-wharton    LaPlumeauféimin1

 

Une nouvelle lecture à inscrire aux challenges de  George et de  Opaline.

 

 

 

 

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 22:10

xingu-edith-wharton.gif Présentation de l'éditeur :

 

Dans le cadre de leur club très fermé, des femmes de la meilleure société américaine ont invité la romancière en vogue Osric Dane, celle qu'il faut absolument avoir lue. Précieuses et ridicules, elles y vont de leurs commentaires insipides, et ne manquent pas de s'attirer en retour les foudres de l'écrivain. Contre toute attente, l'une d'elles renverse la situation et met à mal l'écrivain en lui demandant ce qu'elle pense de Xingu... Quel est donc ce Xingu que tout le monde semble connaître ?

Auteur du Temps de l'innocence, Edith Wharton (1862-1937), ironise avec virtuosité sur le snobisme en matière de culture.

 

 

 

Ma lecture : 

 

La sympathique proposition de challenge émise par George m'a permis de faire une belle découverte.

Jamais je n'avais entendu parler de l'auteure et j'ai donc préféré me lancer dans ce nouveau challenge avec une nouvelle. A la lecture des 4ème de couverture de ses ouvrages, j'avais également quelques craintes de tomber sur une Jane Austen ou un Wilkie Collins en moins bien... J'ai donc ciblé cette nouvelle d'une cinquantaine de pages, un peu différente de ce qui semble avoir fait son succès. La thématique reste celle de la fatuité de quelques bourgeoises inoccupées, cherchant à passer le temps en discourant pour ne strictement rien dire !

 

"Le but de notre petit club, continua Mrs Ballinger est de regrouper, au plus haut niveau, tout ce que Hillbridge compte de courants de pensées ; de rassembler, de canaliser toute cette énergie intellectuelle." (page 24)

 

L'écriture est savoureuse, la description des personnages fine et les caractères apparaissent insignifiants mais tant gonflés d'orgueil ! Cette nouvelle est un vrai plaisir. L'humour de Edith Wharton transpire à chaque page. Les portraits, qui ne sont pas très éloignés de la caricature, sont le fruit d'une analyse sans concessions de la société aristocratique dans laquelle l'auteure a grandi.

L'introduction d'un nouveau sujet par Mrs Roby, sans concertation préalable de ses consoeurs, met à mal l'ensemble des convives et introduit les premières failles dans leur routine bien huilée. Qu'est-ce donc que le Xingu ? Si vous n'en savez rien vous-même, gardez-vous d'aller chercher la clé de ce mystère et laissez-vous conduire par le verbiage de nos dames de salon. Les indices parsemés par Mrs Roby devraient vous mettre sur la voie, mais si tel n'était pas le cas, peu importe, on vous dira tout à la fin de la nouvelle.

En attendant, ce sujet est prétexte à véhémentes discussions entre la romancière invitée et les membres du Lunch Club. Ni les unes ni les autres ne savent de quoi les autres parlent, mais chacune prend part à la conversation avec un aplomb qui suscite l'admiration. Nous ne sommes pas bien loin de Wisteria Lane dans cette nouvelle, sauf que ici, point de meurtres, de suicides ou d'adultères... Tout est désespérément lisse et parfaitement inutile. Hormis peut-être Mrs Roby qui offre quelques aspérités à travers un passé un peu exotique et l'introduction du sujet de discussion : le Xingu.

 

Une histoire de femme...

 

C'est le principe du challenge proposé par George : "J’aimerais donc que, dans chacun de vos billets, vous valorisiez l’héroïne qui vous aura le plus intéressés, énervés, touchés, etc. Cela dans le but d’établir une sorte de panorama des héroïnes d’Edith Wharton et de, peut-être, faire émerger une réflexion plus large sur la place de la femme dans ses romans."

 

Pour cette première lecture, j'ai choisi de vous parler plus particulièrement de Mrs Leveret.

Pourquoi Mrs Leveret ? Parce que comme ses consoeurs, son existence semble parfaitement dénuée de tout intérêt, mais que, de plus, on se demande à chaque page ce qu'elle peut bien trouver d'intéressant dans ce genre de club, y paraissant si mal à son aise.

Mrs Leveret apparaît réservée, docile, influençable. Si elle n'est peut-être pas plus sotte que les autres membres du club, elle est la seule à avoir conscience de ses limites.

"Si la pensée d'échanger avec des idées avec l'auteur des Ailes de la mort rendait nerveuse des membres ordinaires comme Mrs Leveret, aucune appréhension ne venait troubler l'assurance de Mrs Plinth, de Mrs Ballinger ou de Miss Van Vluyck." (page 9)

 

Mrs Leveret n'a pas de point de vue trop affirmé. Elle en change selon les circonstances. Son objectif, aller dans le sens du vent et ne point trop paraître en décalage avec le discours ambiant.

"Assurément pas, c'est ce que j'allais dire, renchérit Mrs Leveret, remballant bien vite son opinion pour en présenter une autre."

 

Et pour couronner le tout, si Mrs Leveret n'est pas ce que l'on appelle une lumière.

"Je voulais dire instruire, bien sûr, dit Mrs Leveret, inquiète d'une distinction entre deux termes qu'elle avait cru synonymes et à laquelle elle ne s'attendait pas. Le plaisir que prenait Mrs Leveret à participer au Lunch Club était souvent gâché par des surprises de ce genre. Comme elle ignorait que sa seule valeur, aux yeux de ces dames, se bornait à celle d'un miroir leur renvoyant l'image de leur fatuité intellectuelle, elle s'inquiétait parfois jusqu'à se demander si elle était vraiment à la hauteur de leurs débats. Seule une soeur idiote qui la croyait intelligente la gardait contre le sentiment de son irrémédiable infériorité." (pages 12-13).

Cet extrait met également en lumière tout l'humour dont est capable Edith Wharton et ce qui fait la truculence de son récit.

 

Mrs Leveret est vite dépassée par les sujets de conversation et son assurance prise en défaut dès lors qu'elle n'a pas trouvé le temps de préparer ces fameux rendez-vous au Lunch Club.

"Même son exemplaire des Citations classées, avec son contact familier et rigide lorsqu'elle s'assit, ne réussit pas à lui rendre sa confiance. C'était un admirable petit volume de références, rassemblées pour parer à toute éventualités de la vie en société (...)" (page 17)

 

Au-delà de cette présentation peu grâcieuse, on peut dire néanmoins que Mrs Leveret n'est pas d'une méchante nature, et sa réserve peut même la faire paraître sympatique. C'est peut-être pour cette raison que mon choix s'est porté sur elle, aucune des autres membres du Lunch Club ne m'inspirant une quelconque empathie.

"Même Mrs Leveret retrouva assez de courage pour lancer timidement mais avec ironie : "J'imagine qu'Osric Dane ne s'attendait pas à prendre des leçons de Xingu à Hillbridge !"" (page 39)

 

 

**********

 

challenge-edith-wharton    LaPlumeauféimin1

 

Une première lecture à inscrire aux challenges de  George et de  Opaline.

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 00:01

bartleby1.jpg Présentation de l'éditeur :

 

"Une fois dans la bibliothèque, il me fallut environ deux secondes pour mettre la main sur le Bartleby de Melville. Bartleby ! Herman Melville, Bartleby, parfaitement. Qui a lu cette longue nouvelle sait de quelle terreur peut se charger le mode conditionnel. Qui la lira le saura."

Daniel Pennac

 

 

Ma lecture : 

 

Une belle découverte que cette nouvelle de Herman Melville.

J'ai entendu, ou lu, parler de cette nouvelle en naviguant sur les blogs des uns et des autres. Ce qui m'a plu avec ce livre dont je n'avais jamais entendu parler, c'est le titre d'abord, qui m'a intrigué. Et la couverture ensuite : tous ces livres m'ont forcément tapé dans l'oeil.

Quant à l'histoire, elle m'a laissée perplexe... Après coup, je me demande de quoi a bien voulu parler l'auteur. Et pourtant, j'ai été happée par l'atmosphère de cette nouvelle. Dès le début, j'ai aimé les descriptions de Melville. Les caractères y sont subtilement dépeints. Ceux de Dindon, Lagrinche ou encore Gingembre. Puis entre en scène le fameux Bartleby ! Un personnage qu'il n'est pas possible de cerner. Au fil des pages, on émet des hypothèses, on fait des propositions en se disant que ce serait trop simple, décevant... Et bien non, c'est plus compliqué... Et cela reste obscur, jusqu'au dénouement. Là, je suis un peu restée sur ma faim, hésitant sur le sens des dernières lignes. Mais finalement, les quelques 80 pages de cette surprenant histoire me laisse un sentiment agréable. Surprise mais enthousiasmée par la forme et le contenu. La langue employée donne de la force au sujet.

C'est une nouvelle qui ne s'oublie pas une fois les dernières lignes englouties : elle laisse des traces, ne serait-ce qu'à travers les interrogations restées en suspens sur le sens de son dénouement.

 

Extraits :

 

"Telle était donc exactement mon attitude lorsque je l'appelai en lui expliquant rapidement ce que j'attendais de lui : à savoir qu'il collationnât avec moi un bref mémoire. Imaginez ma surprise, non, ma consternation lorsque, sans quitter sa solitude, Bartleby répondit d'une voix singulièrement douce et ferme : "Je préférerais pas."" (Bartleby le scribe - Herman Melville - éd. Gallimard - Folio - page 25)

 

"Je me souvins des soies chatoyantes et des visages étincelants que j'avais vus ce jour-là, en tenue de gala, flotter comme des cygnes sur le Mississippi de Broadway, et je les comparai au blafard copiste, pensant à part moi : Ah ! le bonheur courtise la lumière, aussi croyons-nous que le monde est joyeux ; mais le malheur, lui, se cahce et nous croyons qu'il n'existe pas."   (Bartleby le scribe - Herman Melville - éd. Gallimard - Folio - page 41)

 

Bartleby le scribe - Herman Melville - Editions Gallimard, Folio - octobre 1996 - ISBN 978-2070401406

 

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 19:55

T.Vigorito Présentation de l'éditeur :

 

Tout commence par l'apparition d'un mystérieux graffiti sous un pont : "HO HO", "Quand ?", "Dans un jour ou deux." Bientôt, le Dr Fountain, éminent généticien, se retrouve prisonnier de l'armée qui le contraint à travailler sur une nouvelle arme biologique, un virus baptisé "Le Joueur de flûte". Frappées de folie douce puis de mutisme, les victimes voient disparaître leur capacité à communiquer entre elles. Alors que son meilleur ami se fait embarquer pour servir de cobaye à une ultime série de tests, Fountain, entouré de responsables militaires et financiers encore plus fous que leurs patients, a pour mission de trouver l'antidote. Reste à savoir où ils en seront dans un jour ou deux. "Dans un jour ou deux" s'inscrit dans la lignée des grands romans visionnaires américains. Cette satire biotech, variation brillante et délirante sur la fin du monde, est un "Dr Folamour" du XXIe siècle.

 

Ma lecture : 

 

Dur dur !

J'ai commencé cette lecture dans le cadre d'un partenriat organisé par Newsbook et les éditions Gallmeister.

Echéance : le 25 août 2011.

 

Ca fait maintenant 3 semaines que je suis dessus ... rien que ça me direz-vous ?!

Et bien oui. Pas moyen de rentrer dedans. Les premières pages m'ont totalement égarée. "Pourquoi on n'appelle pas les pommes des rouges ?" Bonne question. C'est le genre de question que nous nous sommes tous posés au moins une fois dans notre vie. D'où vient le nom des choses ? Pourquoi les pommes ne s'appelleraient-elles pas des rouges ? Et les poires des tables ? Et si je regardais la vie avec les yeux d'un autre, est-ce que je verrais la même chose ? Là, c'est Dandelion qui nous apporte une réponse. Je n'ai absolument pas compris la logique de l'auteur mais bon ... cet épisode ne dure que 2 pages et n'est que le prologue du livre. Je poursuis donc, prête à y revenir un peu plus tard.

Sauf que la suite ne m'inspire pas plus. En fait, c'est le style de l'auteur qui m'exaspère. J'avais été profondément agacée par le langage utilisé par Muriel Barbery dans L'élégance du hérisson, mais au moins, les phrases avaient-elles une signification pour peu qu'on y mettait du sien. Là, franchement, même avec un dictionnaire à mes côtés, je suis sûre que certains passages m'auraient encore échappé. Et devoir relire dix fois la même phrase ou le même paragraphe pour en comprendre le sens, très peu pour moi ! Lisez plutôt : "Jamais grand adepte du conformisme cognitif, il préférait charger à travers les broussailles et les buissons des franges de la réalité consensuelle en quête de baies que la plupart des gens ne toucheraient pas même s'ils arrivaient à les atteindre. Ce dernier été, cependant, Blip mangea une mauvaise baie et se perdit loin des sentiers battus, et aussi fine que puisse être la frontière entre l'innovation et l'insanité, il sirotait sans conteste du thé glacé en compagnie des lièvres et des chapeliers." (Dans un jour ou deux - Tony Vigorito - Gallmeister éditions - 6 mai 2011 - page 16). Ou encore "On eût dit qu'il nourrissait un ténia au centre de son âme, qui le laissait en perpétuel état de manque d'attention. C'est une suffisance née d'un manque de confiance proprement brobdingnaguien, qui suinte continuellement à travers la fausse dentelle de sa vanité et fait puruler d'horribles hernies d'introspection qui menacent de faire éclater la sourcilleuse membrane soutenant sa fallacieuse image de soi."  (Dans un jour ou deux - Tony Vigorito - Gallmeister éditions - 6 mai 2011 - page 30). Ouf !

Et je pourrais vous citer des exemples à la pelle ! Quel besoin de tant de périphrases pour signifier que Blip a perdu la raison ou que Tynee est suffisant et imbu de lui-même. Cela fait certainement très cultivé de pendre ainsi en référence Lewis Caroll ou Jonathan Swift, mais la lecture en devient très fastidieuse.

 

Parmi les 5 blogueurs admis à ce partenariat, certains sont pourtant plus en avance que moi dans la publication de leurs billets. Notamment Lydia, dont l'avis me motive à poursuivre la lecture. J'attends impatiemment la 50ème page en espérant, comme elle, trouver un second souffle. Et j'y parviens, péniblement, traversant au passage l'échange entre doucelangue et cuissesroses, échange de 19 lignes parsemé de quelques 13 itérations du mot "bordel".

Aujourd'hui, j'en suis à la page 137 (sur 352), et j'attends toujours la révélation. Si je fais mon billet dès aujourd'hui, avant même d'avoir achevé le roman, c'est que je suis certaine de ne pas en venir à bout avant l'échéance fixée par Newsbook. Si je ne l'ai pas encore refermé pour de bon, c'est bien parce qu'il s'agit d'un partenariat. J'irai jusqu'au bout ... mais à marche forcée ! Mais aussi parce que, contrairement à ce que préconise Daniel Pennac, je ne me suis jamais donnée le droit de ne pas finir un livre. Non que j'en sois toujours venue à bout, mais plutôt qu'ils s'entassent sur ma table de nuit (ou en-dessous ...), attendant que je les termine. J'ai toujours mauvaise conscience à ne pas finir un livre quel qu'il soit. Donc celui-là, je le finirai ... mais sans doute pas pour le 25.

 

Il y a pourtant quelques passages agréables à lire, quelques vérités sympatiques à entendre. Ainsi, les échanges entre Sophia et Blip sont-ils très justes et tout à fait dans l'air du temps. Lorsque notre narrateur, le Docteur Fountain explique à ses amis les raisons pour lesquelles la peste se diffusait si rapidement en Europe durant le Moyen-âge (à savoir l'absence d'hygiène et d'égoûts), Blip lui répond ainsi : "A t'entendre, on a l'impression que c'était une bande de demeurés et que nous sommes supérieurement avancés, [...]. Nous avons aujourd'hui des toilettes avec chasse d'eau. Et alors ? Nous continuons à manger, à boire et à respirer notre propre pollution en nous demandant pourquoi nous attrappons le cancer." (Dans un jour ou deux - Tony Vigorito - Gallmeister éditions - 6 mai 2011 - page 62).

L'observation sur l'université m'est également apparue très intéressante : "Cela fait bien longtemps que, d'un lieu d'apprentissage, l'université s'est transformée en lieu de profit. La quête de sagesse, vérité, savoir et liberté, désormais aussi surannée que les monuments de maçonnerie sur les façades desquels ces balivernes académiques sont gravées, a été remplacée par la recherche corrosive du bénéfice net, de la productivité, du savoir-faire technologique et de l'insertion sur le marché du travail." (Dans un jour ou deux - Tony Vigorito - Gallmeister éditions - 6 mai 2011 - page 36).

Le fond de l'histoire me plaît bien également, et ça là le grand dommage de ce livre ! Ne pas réussir à m'accrocher alors que le sujet m'intéresse. Le long chapitre sur la danse de Saint-Guy et sa dispersion dans la société du XIIIème siècle m'a passionnée. Mais pourquoi autant d'artifices, de périphrases !

 

Je vous laisse donc là avec mes commentaires, à un bon tiers du livre, en espérant venir très vite compléter mon avis et peut-être, qui sait, vous inviter chaleureusement à le lire.

 

Pour d'autres avis, je vous propose d'aller lire les billets de Lydia, Amélie, Sphinxou et Achille.

 

Un grand merci à Newsbook de nous avoir proposé ce partenariat, et aux éditions Gallmeister de s'être prêtées au jeu.

 

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Extraits :

 

"doucelangue : La vie, vis-là ou quitte-là ? Tes mots sont certainement vrais, bien que sans pertinence. Mais absence de pertinence n'est pas absence de sens, et il ne faut pas craindre d'être impertinent. L'impertinence est une panacée contre la prévisibilité. Mais je m'égare considérablement. Ce que je veux dire c'est que la crainte de la mort est impertinente et, comme tu l'as souligné, contradictoire avec l'expérience présente de la vie. Ce n'est que par facilité de langage que les mots vivre et mourir nous semblent des contraires.

 

Dans un jour ou deux - Tony Vigorito (traduction Jacques Mailhos) - Editions Gallmeister - 6 mai 2011 - ISBN 978-2351780442

 

**********

 

Ouvrage lu dans le cadre d'un partenariat Newsbook avec les éditions Gallmeister. Merci à eux.

 

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Gallmeister

 

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 21:24
Cette histoire est basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux Etats-Unis dans les années 1970. Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d'histoire, crée un mouvement expérimental au slogan fort : " La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action. " En l'espace de quelques jours, l'atmosphère du paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader, lui-même totalement pris par son personnage. Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration?
Une lecture à recommander : pas pour l'écriture, mais pour les questions que l'on se pose inévitablement après ... A mettre au programme des lycéens. Il semble qu'un film ai été produit en Allemagne à partir de ce fait divers. On l'attend en France.

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  • : J'ai souhaité placer sous de bons auspices ce blog dédié aux livres et à mes lectures. Itzamna est une importante divinité du panthéon Maya. Dieu du ciel, du jour et de la nuit, il a aussi inventé l'écriture et les livres.
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