Présentation de l'éditeur :
"Une fois dans la bibliothèque, il me fallut environ deux secondes pour mettre la main sur le Bartleby de Melville. Bartleby ! Herman Melville, Bartleby, parfaitement. Qui a lu cette longue nouvelle sait de quelle terreur peut se charger le mode conditionnel. Qui la lira le saura."
Daniel Pennac
Ma lecture :
Une belle découverte que cette nouvelle de Herman Melville.
J'ai entendu, ou lu, parler de cette nouvelle en naviguant sur les blogs des uns et des autres. Ce qui m'a plu avec ce livre dont je n'avais jamais entendu parler, c'est le titre d'abord, qui m'a intrigué. Et la couverture ensuite : tous ces livres m'ont forcément tapé dans l'oeil.
Quant à l'histoire, elle m'a laissée perplexe... Après coup, je me demande de quoi a bien voulu parler l'auteur. Et pourtant, j'ai été happée par l'atmosphère de cette nouvelle. Dès le début, j'ai aimé les descriptions de Melville. Les caractères y sont subtilement dépeints. Ceux de Dindon, Lagrinche ou encore Gingembre. Puis entre en scène le fameux Bartleby ! Un personnage qu'il n'est pas possible de cerner. Au fil des pages, on émet des hypothèses, on fait des propositions en se disant que ce serait trop simple, décevant... Et bien non, c'est plus compliqué... Et cela reste obscur, jusqu'au dénouement. Là, je suis un peu restée sur ma faim, hésitant sur le sens des dernières lignes. Mais finalement, les quelques 80 pages de cette surprenant histoire me laisse un sentiment agréable. Surprise mais enthousiasmée par la forme et le contenu. La langue employée donne de la force au sujet.
C'est une nouvelle qui ne s'oublie pas une fois les dernières lignes englouties : elle laisse des traces, ne serait-ce qu'à travers les interrogations restées en suspens sur le sens de son dénouement.
Extraits :
"Telle était donc exactement mon attitude lorsque je l'appelai en lui expliquant rapidement ce que j'attendais de lui : à savoir qu'il collationnât avec moi un bref mémoire. Imaginez ma surprise, non, ma consternation lorsque, sans quitter sa solitude, Bartleby répondit d'une voix singulièrement douce et ferme : "Je préférerais pas."" (Bartleby le scribe - Herman Melville - éd. Gallimard - Folio - page 25)
"Je me souvins des soies chatoyantes et des visages étincelants que j'avais vus ce jour-là, en tenue de gala, flotter comme des cygnes sur le Mississippi de Broadway, et je les comparai au blafard copiste, pensant à part moi : Ah ! le bonheur courtise la lumière, aussi croyons-nous que le monde est joyeux ; mais le malheur, lui, se cahce et nous croyons qu'il n'existe pas." (Bartleby le scribe - Herman Melville - éd. Gallimard - Folio - page 41)
Bartleby le scribe - Herman Melville - Editions Gallimard, Folio - octobre 1996 - ISBN 978-2070401406