Présentation de l'éditeur :
Tout commence par l'apparition d'un mystérieux graffiti sous un pont : "HO HO", "Quand ?", "Dans un jour ou deux." Bientôt, le Dr Fountain, éminent généticien, se retrouve prisonnier de l'armée qui le contraint à travailler sur une nouvelle arme biologique, un virus baptisé "Le Joueur de flûte". Frappées de folie douce puis de mutisme, les victimes voient disparaître leur capacité à communiquer entre elles. Alors que son meilleur ami se fait embarquer pour servir de cobaye à une ultime série de tests, Fountain, entouré de responsables militaires et financiers encore plus fous que leurs patients, a pour mission de trouver l'antidote. Reste à savoir où ils en seront dans un jour ou deux. "Dans un jour ou deux" s'inscrit dans la lignée des grands romans visionnaires américains. Cette satire biotech, variation brillante et délirante sur la fin du monde, est un "Dr Folamour" du XXIe siècle.
Ma lecture :
Dur dur !
J'ai commencé cette lecture dans le cadre d'un partenriat organisé par Newsbook et les éditions Gallmeister.
Echéance : le 25 août 2011.
Ca fait maintenant 3 semaines que je suis dessus ... rien que ça me direz-vous ?!
Et bien oui. Pas moyen de rentrer dedans. Les premières pages m'ont totalement égarée. "Pourquoi on n'appelle pas les pommes des rouges ?" Bonne question. C'est le genre de question que nous nous sommes tous posés au moins une fois dans notre vie. D'où vient le nom des choses ? Pourquoi les pommes ne s'appelleraient-elles pas des rouges ? Et les poires des tables ? Et si je regardais la vie avec les yeux d'un autre, est-ce que je verrais la même chose ? Là, c'est Dandelion qui nous apporte une réponse. Je n'ai absolument pas compris la logique de l'auteur mais bon ... cet épisode ne dure que 2 pages et n'est que le prologue du livre. Je poursuis donc, prête à y revenir un peu plus tard.
Sauf que la suite ne m'inspire pas plus. En fait, c'est le style de l'auteur qui m'exaspère. J'avais été profondément agacée par le langage utilisé par Muriel Barbery dans L'élégance du hérisson, mais au moins, les phrases avaient-elles une signification pour peu qu'on y mettait du sien. Là, franchement, même avec un dictionnaire à mes côtés, je suis sûre que certains passages m'auraient encore échappé. Et devoir relire dix fois la même phrase ou le même paragraphe pour en comprendre le sens, très peu pour moi ! Lisez plutôt : "Jamais grand adepte du conformisme cognitif, il préférait charger à travers les broussailles et les buissons des franges de la réalité consensuelle en quête de baies que la plupart des gens ne toucheraient pas même s'ils arrivaient à les atteindre. Ce dernier été, cependant, Blip mangea une mauvaise baie et se perdit loin des sentiers battus, et aussi fine que puisse être la frontière entre l'innovation et l'insanité, il sirotait sans conteste du thé glacé en compagnie des lièvres et des chapeliers." (Dans un jour ou deux - Tony Vigorito - Gallmeister éditions - 6 mai 2011 - page 16). Ou encore "On eût dit qu'il nourrissait un ténia au centre de son âme, qui le laissait en perpétuel état de manque d'attention. C'est une suffisance née d'un manque de confiance proprement brobdingnaguien, qui suinte continuellement à travers la fausse dentelle de sa vanité et fait puruler d'horribles hernies d'introspection qui menacent de faire éclater la sourcilleuse membrane soutenant sa fallacieuse image de soi." (Dans un jour ou deux - Tony Vigorito - Gallmeister éditions - 6 mai 2011 - page 30). Ouf !
Et je pourrais vous citer des exemples à la pelle ! Quel besoin de tant de périphrases pour signifier que Blip a perdu la raison ou que Tynee est suffisant et imbu de lui-même. Cela fait certainement très cultivé de pendre ainsi en référence Lewis Caroll ou Jonathan Swift, mais la lecture en devient très fastidieuse.
Parmi les 5 blogueurs admis à ce partenariat, certains sont pourtant plus en avance que moi dans la publication de leurs billets. Notamment Lydia, dont l'avis me motive à poursuivre la lecture. J'attends impatiemment la 50ème page en espérant, comme elle, trouver un second souffle. Et j'y parviens, péniblement, traversant au passage l'échange entre doucelangue et cuissesroses, échange de 19 lignes parsemé de quelques 13 itérations du mot "bordel".
Aujourd'hui, j'en suis à la page 137 (sur 352), et j'attends toujours la révélation. Si je fais mon billet dès aujourd'hui, avant même d'avoir achevé le roman, c'est que je suis certaine de ne pas en venir à bout avant l'échéance fixée par Newsbook. Si je ne l'ai pas encore refermé pour de bon, c'est bien parce qu'il s'agit d'un partenariat. J'irai jusqu'au bout ... mais à marche forcée ! Mais aussi parce que, contrairement à ce que préconise Daniel Pennac, je ne me suis jamais donnée le droit de ne pas finir un livre. Non que j'en sois toujours venue à bout, mais plutôt qu'ils s'entassent sur ma table de nuit (ou en-dessous ...), attendant que je les termine. J'ai toujours mauvaise conscience à ne pas finir un livre quel qu'il soit. Donc celui-là, je le finirai ... mais sans doute pas pour le 25.
Il y a pourtant quelques passages agréables à lire, quelques vérités sympatiques à entendre. Ainsi, les échanges entre Sophia et Blip sont-ils très justes et tout à fait dans l'air du temps. Lorsque notre narrateur, le Docteur Fountain explique à ses amis les raisons pour lesquelles la peste se diffusait si rapidement en Europe durant le Moyen-âge (à savoir l'absence d'hygiène et d'égoûts), Blip lui répond ainsi : "A t'entendre, on a l'impression que c'était une bande de demeurés et que nous sommes supérieurement avancés, [...]. Nous avons aujourd'hui des toilettes avec chasse d'eau. Et alors ? Nous continuons à manger, à boire et à respirer notre propre pollution en nous demandant pourquoi nous attrappons le cancer." (Dans un jour ou deux - Tony Vigorito - Gallmeister éditions - 6 mai 2011 - page 62).
L'observation sur l'université m'est également apparue très intéressante : "Cela fait bien longtemps que, d'un lieu d'apprentissage, l'université s'est transformée en lieu de profit. La quête de sagesse, vérité, savoir et liberté, désormais aussi surannée que les monuments de maçonnerie sur les façades desquels ces balivernes académiques sont gravées, a été remplacée par la recherche corrosive du bénéfice net, de la productivité, du savoir-faire technologique et de l'insertion sur le marché du travail." (Dans un jour ou deux - Tony Vigorito - Gallmeister éditions - 6 mai 2011 - page 36).
Le fond de l'histoire me plaît bien également, et ça là le grand dommage de ce livre ! Ne pas réussir à m'accrocher alors que le sujet m'intéresse. Le long chapitre sur la danse de Saint-Guy et sa dispersion dans la société du XIIIème siècle m'a passionnée. Mais pourquoi autant d'artifices, de périphrases !
Je vous laisse donc là avec mes commentaires, à un bon tiers du livre, en espérant venir très vite compléter mon avis et peut-être, qui sait, vous inviter chaleureusement à le lire.
Pour d'autres avis, je vous propose d'aller lire les billets de Lydia, Amélie, Sphinxou et Achille.
Un grand merci à Newsbook de nous avoir proposé ce partenariat, et aux éditions Gallmeister de s'être prêtées au jeu.
Extraits :
"doucelangue : La vie, vis-là ou quitte-là ? Tes mots sont certainement vrais, bien que sans pertinence. Mais absence de pertinence n'est pas absence de sens, et il ne faut pas craindre d'être impertinent. L'impertinence est une panacée contre la prévisibilité. Mais je m'égare considérablement. Ce que je veux dire c'est que la crainte de la mort est impertinente et, comme tu l'as souligné, contradictoire avec l'expérience présente de la vie. Ce n'est que par facilité de langage que les mots vivre et mourir nous semblent des contraires.
Dans un jour ou deux - Tony Vigorito (traduction Jacques Mailhos) - Editions Gallmeister - 6 mai 2011 - ISBN 978-2351780442
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Ouvrage lu dans le cadre d'un partenariat Newsbook avec les éditions Gallmeister. Merci à eux.