Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 00:01

7 ans après - Guillaume MussoAuteur : Guillaume Musso

Titre : 7 ans après...

 

Poche : 497 pages

Editeur : Pocket

  Edition 28 février 2013

 

 

Mon avis :       3 étoiles

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

Un divorce les avait séparés… 
… le danger va les réunir


Après un divorce orageux, Nikki et Sebastian ont refait leur vie, très loin l’un de l’autre. Jusqu’au jour où leur fils Jeremy disparaît mystérieusement. 
Fugue ? Kidnapping ? 
Pour sauver ce qu’elle a de plus cher, Nikki n’a d’autre choix que de se tourner vers son ex-mari qu’elle n’a pas revu depuis sept ans. 
Contraints d’unir leurs forces, ils s’engagent alors dans une course-poursuite, retrouvant une intimité qu’ils croyaient perdue à jamais…

 


Ma lecture :

 

Oui, je sais... je ne suis pas à une contraction près... J'avais pourtant dit jamais... Seulement voilà, je l'ai lu. Et vous le voyez, je n'ai pas détesté. Bon, ce n'est pas moi qui l'ai acheté (oui, ça sauve l'honneur...). Je l'ai reçu en cadeau pour mon anniversaire, accompagné de son dernier titre : Demain, que je n'ai pas encore lu mais dont je vous parlerai bientôt.

 

Pour le moment, que vous dire de "7 ans après..." ?

C'est une lecture sympatique, fluide. Une lecture facile, qui ne nécessite pas une attention particulière mais qui s'engloutit en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Une lecture détente : je n'ai pas boudé mon plaisir.

 

Une intrigue à rebondissements, dont les enchaînements fluides s'arrêtent au juste moment, pour éviter que le lecteur ne bascule dans l'ennui. Le suspens n'est pas particulièrement éprouvant, mais il faut savoir l'apprécrier à sa juste valeur. La fin est plutôt prévisible mais le tout est amené avec élégance.

 

Les personnages semblent sympatiques, même si l'auteur les garde à distance. Je ne suis pas parvenue à m'attacher particulièrement. Ils me sont apparus comme des acteurs de cinéma, qui passent à l'écran et que l'on quitte 2 heures plus tard.

 

Un auteur qui me fait penser à un Marc Lévy, les larmes en moins... Là où Lévy se serait attaché à nous faire verser une petite larme, Musso passe très vite, pour finalement ne jamais y revenir (l'histoire du Capitaine Constance Lagrange).

 

Pour une première lecture de Guillaume Musso, je dirai qu'il ne s'agit pas d'un titre à inscrire dans les annales mais qui permet de passer un bon moment et c'est déjà beaucoup.

 

**********

 

Il s'agit là d'une lecture à inscrire au challenge de Phildes, Lire sous la contrainte dont le thème ce mois-ci était le nombre ou le chiffre.

Lire sous la contrainte - Phildes

Partager cet article

Repost0
15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 00:01

Dix-reves-de-pierre---Blandine-Le-Callet.jpg

Auteur : Blandine Le Callet

Titre : Dix rêves de pierre

 

Poche : 248 pages

Editeur : Stock

Collection : La bleue

Sortie 23 janvier 2013

 

 

Mon avis :      4 étoiles

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :


Certaines inscriptions funéraires possèdent un singulier pouvoir d'évocation ; leur lecture fait surgir le fantôme de personnes disparues depuis parfois des siècles.
Blandine Le Callet réunit dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite tour à tour un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors-norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore.
Dix destins arrêtés par des morts douces ou violentes, subites ou prévisibles, solitaires ou collectives.
Dix voyages entre hier et aujourd'hui, des rivages antiques d'Asie Mineure jusqu'à un petit village de la Bretagne profonde, du Paris de l'Ancien régime à celui du XIXe siècle, de la Normandie médiévale aux plaines d'Ukraine dévastées par la peste brune...
Dix nouvelles poétiques ou féroces, tendres ou dramatiques, nostalgiques ou grinçantes, dépeignant une humanité toujours assaillie par les mêmes passions, les mêmes peurs et les mêmes espoirs. Dix « rêves de pierre » pour conjurer l'oubli.

 

 

Ma lecture :


N'ayant pas trouvé (cherché ?) dans ma bibliothèque de titre répondant à l'invitation de Calypso, organisatrice du  Challenge "Un mot, des titres", j'ai surfé sur ma librairie en ligne préférée (je sais, ce n'est pas bien) et suis tombée sur cette nouveauté de Blandine Le Callet, une auteure dont je n'avais jamais entendu parler. Le projet du livre m'a intriguée, et vite séduite : partir d'épitaphes autenthiques pour imaginer la vie, et la mort, de ceux à qui elles sont destinées. Cela peut surprendre et pourtant, cela traduit une curiosité pour l'histoire des hommes proche de mes propres sensibilités. De la même façon que l'on se prend à imaginer la vie des habitants d'un appartement illuminé dont l'on aperçoit l'intérieur à la faveur de la nuit tombée, on essaye d'imaginer la vie qu'ont pu connaître ceux dont les nom - prénom et les années de naissance et de mort figurent sur des pierres tombales ou des monuments aux morts. Mon intérêt pour la généalogie me rend également réceptive à ces histoires de familles que l'ont peut imaginer dans un cimetière.

 

Dans ce livre, ce sont dix histoires qui sont forgées à partir d'inscriptions funéraires. Ce n'est pourtant qu'après lecture des deux premières nouvelles que j'ai réalisé que les personnages allaient tous finir dans un coin du cimetière. Ce qui semble a priori aller de soi, ne s'est révélé qu'un peu tardivement pour moi... Mieux vaut l'avoir intégré avant, cela évite de se lancer dans cette lecture dans une période de blues. Une fois cette notion assimilée, l'ouvrage se dévore. La construction en nouvelles rend la lecture fluide. Et la transcription de l'épitaphe en fin de nouvelle permet de conserver une part de mystère jusqu'au bout.

 

Amants_pereLachaise.jpg

 

Je ne vais pas m'engager dans l'explication de texte de chacune de ces nouvelles. Je dirais juste que la dernière explique pour moi beaucoup de l'intérêt de l'auteure pour ce type d'exercice : une histoire familiale ordinaire, dans un contexte histoire extra-ordinaire, fait de guerres, de misère, de pudeur et de souffrances tues. Une famille où l'on ne parle pas beaucoup, où l'histoire familiale n'est pas transmise, sans pour autant être cachée : "on n'en parle pas". Une histoire bretonne où la barrière de la langue entre générations explique une grande part de ce silence. Une histoire de l'auteure où sa curiosité ne sera pas assouvie. Une histoire de regrets peut-être aussi...

 

Je vous invite à découvrir ce livre, d'une écriture fluide qui diffuse en peu de pages des atmosphères propres à chaque nouvelles.

 

**********

Une lecture effectuée pour le challenge de Calypso, " Un mot, des titres" dont le mot choisi pour cette 15ème édition était "rêve". J'en profite également pour inscrire cette lecture au challenge " Lire sous la contrainte" proposé par Phildes et dont la contrainte était de lire un livre dont le titre comprend un chiffre ou un nombre. Il s'agit enfin, et bien sûr, d'une " Plume au féminin", le défi d'Opaline.

 

Un-mot-des-titres  Lire sous la contrainte - Phildes  LaPlumeauféimin1

 

Partager cet article

Repost0
28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 00:01

Le fils de Jean-JacquesAuteur : Isabelle Marsay

Titre : Le fils de Jean-Jacques

ou la faute à Rousseau

 

Broché : 222 pages

Editeur : Ginkgo

Collection : Lettres d'ailleurs

Sortie 22 mars 2012

 

 

Mon avis :      5 étoiles

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

Novembre 1746. Une sage-femme dépose à l'hospice des Enfants-Trouvés un nouveau-né âgé de deux jours. Il est le fils d'un certain Jean-Jacques qui s'apprête à conquérir Paris.
L'abandon d'enfant est, à cette époque, une pratique relativement courante et ledit Jean-Jacques abandonnera successivement quatre autres nourrissons. Pourtant, son fils aîné, Baptiste, restera sa mauvaise conscience. Au soir de sa vie, il tentera en vain d'en retrouver la trace grâce à une carte à jouer déposée dans ses langes...
En imaginant la vie du seul enfant que Rousseau aurait pu retrouver, Isabelle Marsay croise les destins du père et du fils, donnant à voir le quotidien d'une époque paradoxale : siècle des Lumières, ultimes heures de la féodalité, décor naturel d'une histoire presque authentique : celle d'un homme qui abandonne ses enfants puis écrit des traités d'éducation qui feront date jusqu'à nos jours.

Interrogeant la conscience et les contradictions de Rousseau, dont la faute sera révélée au grand jour par Voltaire, Isabelle Marsay nous offre un roman surprenant, avec des personnages hauts en couleurs, de l'amour, de la haine, de la cupidité et de la générosité, sous-tendu par cette question : comment le pédagogue de L'Émile a-t-il pu abandonner cinq enfants ? Faut-il condamner notre philosophe, le plaindre ou s'abstenir de le juger ?

 

Ma lecture :

 

Pour être honnête, je suis un peu venue à ce titre par dépit. N'étant plus très assidue au challenge que je vous ai proposé en l'honneur du tricentenaire de la naissance de Rousseau :  300 ans, Jean-Jacques Rousseau, j'ai ici trouvé un biais pour vous parler de l'auteur sans le lire... J'aurai pu m'en passer, mais l'assiduité de Bina sur ce challenge m'invite à rester à la hauteur.

Je me suis donc lancée dans cette lecture suggérée par Opaline notamment et qui figure dans ma liste  Wanted. Et ce fut une sublime découverte !!!!

Dans ce livre, Isabelle Marsay met en perspective les textes de Jean-Jacques Rousseau avec la vie imaginée de Baptiste, le fils aîné du célèbre auteur de l'Emile, abandonné aux Enfants-Trouvés au cours de l'hiver 1746. Cette alternance avec les textes de Rousseau permet de garder à l'esprit la vie qui fut la sienne, son état d'esprit et sa philosophie.

 

La vie de Baptiste telle que l'a imaginée Isabelle Marsay entre en parfaite résonnance avec la pensée de Jean-Jacques Rousseau : on peut d'ailleurs supposer que si cet enfant avait été élevé par son père, il aurait développé la même sensibilité à la nature et aux êtres. Pourtant, son sort aurait été tout autre.

Dès les premières pages, on perçoit l'issue de cette histoire. Dès le début on comprend la douleur de ses vies abandonnées au sort le plus misérable. Si Baptiste échappe à la mort, on sait que toute sa vie il restera un Enfant-Trouvé. On espère pour lui un Bonheur entier, mais on ressent, au fond de soi, que ce ne serait pas la vie, la vraie, si cette origine n'avait aucune conséquence. On sent que le mauvais sort finira par le rattraper. Que la vie, la vraie, n'est pas un conte de fées.

 

Malgré tout, cette histoire est magnifique. L'écriture d'Isabelle Marsay y est pour beaucoup. Le texte est tout simplement admirable : la langue est précise, très riche, pleine de douceur et de violence à la fois. Les textes de Rousseau, positionnés à chaque début de chapitre, viennent rappeler le contexte du roman. Ils créent un malaise et permettent de rendre perceptible les regrets, le remords du philosophe. Ces abandons (parce que Jean-Jacques Rousseau aura ainsi abandonné ses cinq enfants, contre la volonté de sa compagne) n'ont cessé de hanter l'auteur. Peut-être encore plus pour l'aîné, qu'il était le seul à éventuellement pouvoir retrouver un jour.

 

Ce roman décrit avec force détails une réalité de cette seconde partie du XVIIIème siècle, celle des Enfants-Trouvés. Une réalité très douloureuse comme en témoigne le tableau ci-dessous. Il s'agit d'un roman historiquement très précis et très documenté. Il dessine avec beaucoup de réalisme la bonté de ces religieux qui accueillent les enfants, celle du curé de campagne qui veille sur ces ouailles, de ce médecin de campagne soucieux de la santé des plus humbles. Les personnages de Roland et de Jeanne sont magnifiques. Mais le roman rend également terriblement vivante la misère, la noirceur, celle du temps, de la terre, des âmes et des consciences, cette âpreté du quotidien, cette urgence qui peut rendre tout un chacun violent, rustre, négligeant et intéressé. Les conditions de vie dans ces hospices des enfants-trouvés, de ces pauvres nourissons trop nombreux pour le nombre de nourrices disponibles. Le tableau dépeint par Isabelle Marsay contraste d'ailleurs avec cette quête du bonheur poursuivie par Jean-Jacques Rousseau. Deux mondes qui s'ignorent totalement.

 

enfanttrouve.jpg

Le dernier baiser d'une mère, Charles MARCHAL, 1858

 

Un très beau récit qui permet de découvrir une facette de la vie et de la pensée de Jean-Jacques Rousseau tout en percevant son état d'esprit perturbé et blessé. Un très beau livre qui me donne envie de retrouver Isabelle Marsay dans d'autres lectures.

 

**********

 

Une lecture que j'inscris donc pour ce mois de janvier du  challenge 300 ans - Jean-Jacques Rousseau et qui me permet d'honorer de belle façon le challenge de  Opaline - La plume au féminin.

 

JJRousseau   LaPlumeauféimin1

 

 

Partager cet article

Repost0
15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 00:01

les-vieilles_Gautier.gif

 

Auteur : Pascale Gautier

Titre : Les vieilles

 

Poche : 215 pages

Editeur : Gallimard - Folio

Sortie février 2012

 

 

Mon avis :   4 étoiles

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

Il y en a une qui prie, une autre qui est en prison, une autre encore qui parle à son chat, et certaines qui regardent les voisines de haut en buvant leur thé infect. Leurs maris ont tous disparu. Elles sont vieilles, certes, mais savent qu'elles pourraient bien rester en vie une ou deux décennies encore, dans ce pays où il n'est plus rare de devenir centenaire. Alors elles passent leur temps chez le coiffeur, à boire et à jouer au Scrabble, à essayer de comprendre comment fonctionne un téléphone, à commenter les faits divers, à critiquer leur progéniture qui ne vient pas assez, à s'offusquer de l'évolution des mœurs... Elles savent que le monde bouge, et qu'elles devraient changer leurs habitudes, mais comment faire, à leur âge ? Aussi, l'arrivée de Nicole, une «jeunesse» qui entame tout juste sa retraite, et l'annonce d'une catastrophe imminente, vont perturber leur quotidien. Ce nouveau roman de Pascale Gautier est irrésistible par sa fraîcheur, sa volonté de prendre avec humour le contre-pied de certaines idées reçues sur la vieillesse.

 

Ma lecture :

 

Voici un petit texte que j'ai découvert sur vos blogs. Le petit sourire malicieux de cette charmante grand-mère en couverture a fini de me décider.

Après ma lecture laborieuse de "La malédiction des colombes", j'avais besoin d'un petit livre sympatique et vite lu. C'est ainsi que j'espérais ce texte, et c'est ainsi qu'il fut.

 

"Les vieilles" est d'abord un petit livre plein d'humour, mais c'est aussi une description très sensible des caractères de ces petites vieilles qui n'espèrent plus rien désormais qu'une mort douce. Et ces petites mamies ne sont forcément de gentilles petites vieilles : leurs enfants et petits-enfants les fatiguent avec leurs conseils et leur soi-disante bienveillancee, certaines leur en veulent de leur imposer leur bru pendant que les autres ne veulent pas rendre les clés de la voiture (certes, elles n'y voient plus très clair mais elles roulent doucement...) ; certaines veulent encore séduire et cherchent à prendre du bon temps avec les petits jeunes de passage ; d'autres parlent avec leur mari disparu et venu faire une petite visite dans le jardin ; et certaines encore attendent la fin...

 

Dans ce livre, il y a Lucette, que l'on surprend toujours au téléphone avec Maguy, la soeur de Mauricette... sauf que Lucette ne semble pas bien sûre de savoir qui est Mauricette, pas plus que Maguy d'ailleurs... Mais enfin, elle finit par faire la conversation. Elle a de la chance Lucette, son fils pense à elle. Chaque fois qu'il vient la voir, ce qui lui arrive quand même parfois, il lui ramène un nouveau téléphone.

 

"Elle est assise près du téléphone. Elle attend et oublie qu'elle attend. Elle pense à son fils qui n'est jamais là mais qui l'appelle tous les jours. Il lui a annoncé ce matin qu'il venait de lui acheter un nouveau téléphone en pharmacie. Un spécial pour vieille ! Avec des touches encore plus grosses que celui qu'elle a sur la commode. Et sur chaque touche on peut mettre la photo de celui qu'on appelle. Il va lui installer ça ! En plus des autres téléphones. Ce sera géant." [Les vieilles - Pascale Gautier - Folio - page 136]

 

Il y a Madame Rouby, qui en a toujours voulu à son mari de devoir toujours lui obéir... et qui lui en veut encore plus aujourd'hui qu'il est mort avant elle et la laisse comme ça, toute seule ! Il y a Madame Rousse qui écoute sa télé toute la journée et en fait profiter tout le quartier. Il y a Madame Chiffe qui prie pour tout le monde et pour chacun, les vivants comme les morts. Il y a... tellement ! Elles sont tellement nombreuses toutes ces vieilles à habiter Trou !

 

" - Vous les avez vues ?

- Vu qui ? Les vieilles ?

- Oui ! Le plus grand rassemblement de vieilles de la région ! Elles sont là tous les après-midi. On dirait les hirondelles, quand elles se préparent à partir et qu'il y en a des centaines sur les fils électriques. C'est effarant ! Hélas ! Contrairement aux hirondelles, elles ne s'envolent jamais..." [Les vieilles - Pascale Gautier - Folio - page 82]

 

Mais ce texte n'est pas uniquement drôle et léger. De par son sujet globalement, mais également par les portraits de vieilles qui sont dressés avec tant de sollicitude. On ressent la lassitude, l'agacement, la révolte, l'ennui, les regrets, la colère, la sérénité, parfois un peu de folie... Tous ces personnages évoquent des choses pour nous, lecteurs. Et c'est ce qui fait la saveur de ce livre.

 

"Avec Gilbert, c'était autre chose. Ils n'ont pas eu besoin des mots. Ils étaient ensemble, et cela a rempli les journées, les semaines, les années. Elle n'a pas vu le temps passer. Il faut longer le nouveau cimetière pour arriver à la pompe à essence du Super-U. Comme elle ne voit pas grand-chose, elle met du temps à comprendre que tout est surpeuplé. Il y a un embouteillage ! Que de voitures, que de corbillards ! Elle en est tout estomaquée et, de surprise, cale." [Les vieilles - Pascale Gautier - Folio - page 166]

 

Une jolie comédie douce amère.

 

 

**********

 

Une lecture à inscrire au défi "Une plume au féminin" proposé par  Opaline - Biblimaginaire.

 

LaPlumeauféimin1

 

 

Partager cet article

Repost0
1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 21:50

 

l'Enfant - Jules VallèsAuteur : Jules Vallès

Titre : L'Enfant

 

Poche : 407 pages

Editeur : Editions du Club France Loisirs (novembre 1987)

 

 

Mon avis :  

4 étoiles

 

 

 

Jules Vallès, pour ceux qui n'auraient pas eu l'occasion de croiser encore ce nom, est un auteur du XIXème siècle. Né au Puy en Velay en 1832, il est décédé à Paris en 1885. Journaliste, écrivain et homme politique d'extrême gauche, Jules Vallès commence sa "carrière" révolutionnaire à Nantes en 1848 où il arrive avec ses parents en 1847, année de la nomination de son père comme professeur au Collège Royal de Nantes (devenu depuis le Lycée Georges-Clémenceau). Après des études cahotiques, il deviendra journaliste au Progrès de Lyon, à L'Epoque, l'Affiche Rouge, fondera son journal La Rue puis Le cri du Peuple... Menacé de mort pour ses positions radicales lors de la Dictature du Comité de Salut Public, il doit fuir en Belgique puis en Angleterre. Les livres de Jules Vallès paraissent à la fin de sa vie. Tous parlent du peuple, de la pauvreté et de la misère d'un peuple exploité. L'Enfant est le premier livre d'une trilogie romanesque et très largement autobiographique. Elle se poursuit avec Le Bachelier puis L'Insurgé.

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

Fils d'un professeur de collège méprisé et d'une paysanne bornée, Jules Vallès raconte : « Ma mère dit qu'il ne faut pas gâter les enfants et elle me fouette tous les matins. Quand elle n'a pas le temps le matin, c'est pour midi et rarement plus tard que quatre heures.» Cette enfance ratée, son engagement politique pour créer un monde meilleur, l'insurrection de la Commune, Jules Vallès les évoqua, à la fin de sa vie, dans une trilogie : L'Enfant, Le Bachelier et L'Insurgé. La langue de jules Vallès est extrêmement moderne. Pourtant l'histoire de Jacques Vingtras fut écrite en 1875 et c'est celle des mal-aimés de tous les temps !

 

 

Ma lecture :

 

Je ne sais plus à quelle occasion j'ai pu lire ce premier titre de la trilogie de Jules Vallès, mais c'était il y a pas mal d'années. Pourtant, je me souvenais parfaitement des premières pages, de ce premier chapitre intitulé Ma Mère, où Jules Vallès présente sa mère, ou plutôt celle de Jacques Vingtras, le héros de ce roman autobiographique.

 

"Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m'a donné son lait ? Je n'en sais rien. Quel que soit le sein que j'ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j'étais tout petit : je n'ai pas été dorloté, tapoté, baisoté : j'ai été beaucoup fouetté." (L'Enfant - Jules Vallès - Edition du Club France Loisirs - page 23)

 

La suite, après ces premières pages et les premières impressions m'étaient totalement sorties de l'esprit. Et j'ai pris grand plaisir à redécouvrir ce texte.

 

Dans ce premier livre, Jules Vallès nous raconte son enfance en Haute-Loire, au Puy-en-Velay. Une enfance particulièrement douloureuse entre un père centré sur sa carrière de Professeur et sa mère totalement occupée par son foyer et son malheureux enfant qui subit constamment ses reproches, critiques et violences de toutes sortes.

 

Toute cette existence de rigueur est pourtant évoquée avec un certain humour, grinçant. On sent le regard amer que peut porter l'auteur sur son existence. En 1885, Jules Vallès décède en murmurant : "j'ai beaucoup souffert"... Cet épisode témoigne bien de l'âpre existence qui fut celle de l'auteur, et du regard qu'il porte notamment sur ses jeunes années.

 

On comprend dans ce livre combien l'enfant Jules Vallès a constamment essayer de s'accommoder de l'existence qui était la sienne, tant chez lui qu'à l'école puis au collège. De cette existence de misère. Chaque fois il se dit que c'est pour son bien si sa mère le maltraite ainsi et en vient à essayer de croire que les parents débordant de douceur avec leurs enfants leur veulent du mal. On comprend qu'avec le recul des années, Jules Vallès manie une doucereuse ironie, mais quelle souffrance pour l'enfant qu'il était.

 

"Les règles de la vie de famille lui donnent droit de vie et de mort sur moi.

Je suis un mauvais sujet, après tout !

On mérite d'avoir la tête cognée et les côtes cassées, quand, au lieu d'apprendre les verbes grecs, on regarde passer les nuages ou voler les mouches.

On est un fainéant et un drôle, quand on veut être cordonnier, vivre dans la poix et la colle, tirer les fil, manier le tranchet, au lieu de rêver une toge de professeur, avec une toque et de l'hermine.

On est un insolent vis-à-vis de son père, quand on pense qu'avec la toge on est pauvre, qu'avec le tablier de cuir on est libre !" (L'Enfant - Jules Vallès - Edition du Club France Loisirs - page 184)

 

Ce passage est également révélateur des thèmes qui sont abordés dans ce livre : le goût pour les métiers manuels et l'ennui des heures passées à étudier, composer, faire des versions... Les descriptions des métiers du cordonnier ou du boulanger sont pleines de vie. Son regard sur la nature et les gens plein de gaieté est également convaincant. Il tranche d'autant plus avec son existence morne au sein de la cellule familiale.

Jules_Valles.jpeg

 

On voit apparaître également ce qui fera de lui l'homme qu'il est devenu : son goût pour la liberté, au mépris des honneurs dont ses parents souhaitaient se prévaloir. Ce sont également les prémices de son engagement politique futur. C'est vers le peuple et La Commune que se portent les aspirations de Jules Vallès et le lecteur peut en juger par de nombreux détails.

 

Dans ce premier livre, on découvre l'existence des "gens du peuple" dans la première moitié du XIXème siècle : l'ouvrier, le paysan, le professeur (pas celui dont l'aura rayonne dans le microcosme intellectuel, mais plutôt celui qui souffre devant sa classe, celui qui ne réussit pas toujours malgré un investissement sans faille et qui en veut à la terre entière, et surtout à sa famille). A la fin de L'Enfant, on commence à sortir de la famille, du village, pour découvrir ce qui se passe autour, en ville, à Nantes puis à Paris, dans les milieux politiques de l'époque. C'est la suite que j'ai envie de découvrir à travers les deux autres livres de cette trilogie, Le bachelier et L'insurgé.

 

Une lecture très fluide et pleine de sensibilité que je vous invite à (re)découvrir. 

 

 

**********

 

Il s'agit-là d'une lecture effectuée dans le cadre du challenge proposé par Calypso, Un mot, Des titres. Merci à elle de m'avoir donné l'occasion de redécouvrir ce livre qui me donne encore envie de lire la suite. En souhaitant ne pas en rester au stade des intentions cette fois-ci.

 

Un-mot-des-titres

Partager cet article

Repost0
19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 00:01

Le secret Présentation de l'éditeur :

 

Emilie fut la seule à remarquer que son fils avait dans le regard quelque chose de nouveau, d'indéchiffrable, une lumière impalpable qui lui rappelait ce bonheur intérieur qu'elle-même ressentait lorsqu'elle allait visiter son propre secret. Elle sut que Pierre taisait l'essentiel, mais elle resta silencieuse. »
Que s'est-il donc passé dans la vieille vigne abandonnée où l'on a retrouvé Pierre Morin inanimé après deux jours d'absence ? Dans le village, tous s'interrogent, se passionnent, et cherchent à percer à tout prix son secret.
Avec ce récit captivant d'un genre tout à fait nouveau, aux frontières du conte philosophique et du roman à suspense, Frédéric Lenoir nous offre une parabole sur les choix et les valeurs essentielles de notre existence.

 

Ma lecture :  

 

Voici une lecture qui m'a séduite. Une histoire toute en légèreté, pleine de délicatesse.

Ce petit livre (157 pages) m'a été offert par Argali, dans le cadre de notre dernier swap. Cela faisait un moment que je pensais à découvrir cet auteur. J'aurai sans doute opté pour un roman ayant pour thème la religion. Peut-être l'un de ses livres écrits avec Violette Cabesos. Mais ne connaissant pas encore cet auteur, j'ai été ravie de découvrir ce livre dans mon colis.

Et je n'ai pas été déçue.

 

Argali m'a présenté ce titre comme un conte philosophique. Et c'est bien ainsi que je l'ai lu.

L'histoire est simple, fluide. Elle nous parle de Pierre et de sa mère, Emilie. De leur vie, simple et pleine d'amour, dans un environnement plutôt rude. On ne sait pas bien quand se déroule l'histoire. Ni où. Mais peu importe. Les vies de Pierre et d'Emilie, un peu en marge, nous intéressent. Leur sincérité, leur bonté, leur candeur même, nous les rendent attachant. Emilie a un secret. Pierre va également en protéger un. Et il sera prêt à tout sacrifier pour le défendre. On croisera alors les nobles du village, prêts également à tout pour découvrir ce que peut bien être ce secret. Très certainement un trésor inestimable !

 

"Vous ne vivez que pour l'argent. Vous vendriez vos filles pour de l'argent. L'argent est le seul dieu que vous adorez. Laissez-moi vivre en paix avec mon secret. Il ne vous rapportera pas un centime." (Le secret - Frédéric Lenoir - Le Livre de Poche - page 147)

 

Cette révolte exprimée par Pierre résume bien toute l'histoire. Elle traduit également bien des indignations de par le monde.

 

Quant à ce fameux secret... On ne pouvait s'attendre à rien de différent. Cela ne pouvait pas être autre chose. J'avais tellement peur, au fil de pages, d'être déçue par le dénouement. Je craignais qu'il soit "trop", disproportionné par rapport au reste du récit. Et bien non. Ce secret sonne très juste. Il est poétique même.

 

Une fois le livre fermé, on se prend à rêver... A rêver à ce que pourrait être un autre monde. Un monde où des Pierre pourraient avoir leurs secrets sans que personne ne s'en sente froissé. Sans que personne ne cherche à connaître à tout prix ce qui n'a pas de prix. Un monde où chacun serait libre de vivre comme bon lui semble. Un monde où celui qui fait le choix de la "simplicité volontaire" est respecté tout autant que celui qui veut accumuler tant et tant. Cette lecture m'a d'ailleurs donné envie de me replonger dans les textes de Henry David Thoreau, de réfléchir encore sur la véritable valeur des choses.

 

Merci Argali de m'avoir proposé cette lecture : toujours aussi surprise d'avoir été si bien cernée !

 

 

 

 

Partager cet article

Repost0
1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 00:01

9782253004738

Présentation de l'éditeur :

 

Trente écueils menaçants cernent l'île de Sarek en Bretagne. Les habitants superstitieux l'appellent l'île aux trente cercueils. Une légende les hante : trente victimes doivent mourir dont quatre femmes en croix. Véronique d'Hergemont, venue chercher son fils après quatorze ans d'absence, a la désagréable surprise de voir ses initiales sur les bornes, sur les portes des chapelles et son visage sur un dessin de femme crucifiée ! L'étrange atmosphère des légendes celtes, cette "Pierre-Dieu qui donne mort ou vie", la prédiction sanglante, le monstrueux comte Vorski, voilà de quoi frissonner d'angoisse et de terreur. Arsène Lupin, heureusement, et un petit chien nommé Tout Va Bien, sont là pour affronter la malédiction! Un roman fantastique de Maurice Leblanc dont le sens du suspense et de la mise en scène, dans cette île déchiquetée et sauvage, font ressortir l'humour du dénouement.

 

 

Ma lecture :  

 

C'est la première fois que je lis Arsène Lupin. Ce mois-ci, le  blogoclub nous propose de découvrir l'oeuvre de Maurice Leblanc. J'ai commencé par chercher quelque chose qui ne soit pas un Arsène Lupin mais n'ai pas trouvé grand-chose de satisfaisant. Je me suis donc lancé dans cette aventure. La quatrième de couverture m'avait attirée : une histoire un peu surnaturelle, qui remonte dans un passé lointain, celui des druides en fait, des histoires de légendes, du suspens légèrement terrifiant et, surtout, l'intrigue se déroule en Bretagne. Dans l'île de Sarek, inventée pour l'occasion, mais aussi dans le Finistère de Fouesnant, Beg-Meil et Rosporden et le Morbihan de Le Faouët, ce qui donne de la réalité à l'intrigue.

 

LeFaouet.jpg

Chapelle Sainte-Barbe - Le Faouët (56)

 

Beaucoup d'espoir... et au final, plutôt une déception.

Maurice Leblanc n'a, selon moi, pas suffisamment pris le temps de poser le contexte, de construire une atmosphère. On est embarqué dans l'histoire sans être réellement imprégné d'une ambiance. L'intrigue va très vite. Les morts se succèdent sans que le lecteur ai le temps d'en éprouver inquiétude ou frissons. Pourtant le thème s'y prête à merveille. Le personnage clef du roman, Véronique d'Hergemont, subit les évènements sans que nous sentions pour elle une quelconque empathie.

L'intrigue prend un peu d'épaisseur au moment où Véronique se trouve confrontée à des évènements inquiétants, isolée sur l'île de Sarek. La tension monte. Les retrouvailles avec son fils et la rencontre du professeur de celui-ci donnent un peu de chaleur humaine à cette héroïne qui en manquait jusqu'alors. La survenue de son ancien mari, Vorski parvient à provoquer chez le lecteur quelque angoisse bien légitime.

Et puis très vite, l'intrigue retombe à plat. L'apparition d'un druide aux deux tiers du livre, apparition dont on comprend dès le début qu'il ne peut s'agir que d'Arsène Lupin, semble tellement surréaliste qu'elle ne peut laisser penser à un évènement surnaturel. Le charme est rompu. Or l'intrigue se poursuit en tentant de faire durer cette part de surnaturel. Mais le lecteur de n'y laisse pas prendre et attend avec impatience l'arrivée officielle d'Arsène Lupin. Celle-ci tarde cependant à arriver et se caractérise par de longs discours sans fin qui n'apportent rien à l'histoire.

 

begmeil.jpg Fouesnant (29), plage de Beg-Meil

 

Bref, j'ai été plutôt déçue de cette rencontre avec Arsène Lupin. Je n'étais pas spécialement attirée par les ouvrages de Maurice Leblanc, n'ayant jamais été accrochée par les quelques épisodes que j'ai pu voir à la télévision. Et je pense ne pas avoir choisi le bon livre pour provoquer cette rencontre. Je vais peut-être tenter à nouveau ma chance avec un Arsène Lupin plus classique... ou un ouvrage de Maurice Lablanc dans lequel Arsène Lupin ne joue aucun rôle.

 

Pour conclure, je ne dirais pas que ce titre est à oublier. Je l'ai terminé et plutôt rapidement... Ce qui est un signe car lorsqu'un livre m'ennuie réellement, j'ai du mal à aller jusqu'au bout. Mais il ne m'aura pas marqué. Dommage.

 

 

**********

Il s'agissait d'une lecture du  blogoclub, et comme je ne compte pas en rester sur cette désillusion, je l'inscris également au challenge Maurice Leblanc initié par  Sharon.

 

blogoclub   Leblanc

 

Partager cet article

Repost0
4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 09:00

Le_voleur_d_ombres.jpg

 

Présentation de l'éditeur :

 

Enfant, il vole les ombres de ceux qu'il croise... Et chacune de ces ombres lui confie un secret. Malgré lui, il entend les rêves, les espoirs et les chagrins de ceux qu'il aime. Que faire de cet étrange pouvoir... ?
Quelques années plus tard, le « voleur d'ombres » est devenu étudiant en médecine... Est-il encore capable de deviner ce qui pourrait rendre heureux ces proches, comme Sophie avec laquelle il étudie la médecine, ou Luc, son meilleur ami, qui voudrait changer de vie ? Et lui, sait-il où le bonheur l'attend ?

Amour d'une mère. Inoubliable premier amour. Amour qui s'achève... Amitié longue comme la vie... Le voleur d'ombres est une histoire d'amour au pluriel.

 

Ma lecture :  

 

J'en suis rendue à combien de Marc Lévy ?

Trop sans doute.

Chaque fois je me dis que c'est le dernier...

Sauf que chaque fois j'espère retrouver le plaisir de la première fois.

Mais à force de goûter toujours le même plat, on finit par se lasser.

Car c'est toujours un peu la même histoire que nous ressert Marc Lévy : des histoires d'amours, des histoires de trentenaires, des moments douloureux, avec bien souvent des morts, juste pour nous faire pleurer, et un dénouement sur les dernières pages, juste pour que ça finisse bien...

Je suis donc un peu déçue. L'histoire met un peu de temps à démarrer et je me suis vite demandée où il voulait en venir avec son histoire de voleur d'ombres. Heureusement, le héros grandit et l'histoire m'est apparue un peu plus consistante. Les morts dans Lévy me lassent : pourquoi vouloir nous faire pleurer à chaque fois ??!! C'est trop systématique. Lassant.

On dirait que Mr Lévy a trouvé une recette, une trame narrative qu'il adapte à différents contextes. Mais au final, c'est toujours la même histoire qu'il nous propose.

Vous voyez, je n'ai pas été emballée.

Une nuance toutefois, une fois dans l'histoire, le récit m'a tenu en haleine jusqu'à la fin... c'est donc que tout ne serait pas à jeter ;-)

Et gageons que je lirai le prochain...

"La première nuit" m'attend sur l'étagère. Déçue de ne pas connaître la fin du "premier jour", j'avais fini par acheter la suite. Mais comme je n'aime pas remettre le couvert, il m'attend toujours !

Je vous en parlerai peut-être bientôt...

Partager cet article

Repost0
18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 16:10

eddine-la-derniere-ronde.jpgPrésentation de l'éditeur :

Un champion d'échecs russe participe à un tournoi qualificatif pour le titre mondial. Au fur et à mesure des parties, comme monte progressivement un suspense intense, l’homme vieillissant se remémore les étapes importantes de sa vie : ses succès de jeunesse, sa découverte du haut niveau, ses années de labeur auprès de Karpov, puis son exil en France, loin de cette URSS qui a façonné son destin. Au-delà des peines et des désillusions, au-delà de la solitude, la passion perdure, à fleur de peau. Alors que les rondes se succèdent et que nous partageons ses émotions les plus intimes, son ambition intacte nous porte à espérer : cette dernière ronde le mènera-t-elle enfin à la consécration ?

Un premier roman rare, à la construction haletante, véritable plongée dans l’univers des échecs. Surtout, la radiographie d’un champion qui oscille en permanence entre la nécessité d’accepter ses limites et la poursuite inlassable de son rêve.

 

 

Ma lecture : 

 

Le début du roman m'a laissée un peu perplexe. Dans ce livre, l'auteur nous fait le portrait d'un joueur d'échecs en fin de carrière, à travers les 11 rondes d'un tournoi qualificatif pour le titre mondial. Ma question a rapidement été celle de savoir comment Ilf-Eddine allait bien pouvoir me retenir jusqu'à la fin des 195 pages du roman en ne me parlant que de ce tournoi. Finalement, ce n'est pas tant ce tournoi précis qu'il évoque mais surtout tous les autres, et tout ce que fut la vie de ce champion. Très vite, le suspens prend forme et nous invite à parcourir les 11 parties du tournoi. Pas seulement pour connaître le résultat final, bien que celui-ci soit rendu important par la vie qui se déroule sous nos yeux, au fil des pages. Mais surtout pour savoir quel regard porte ce champion sur sa vie, faite de succès et bien rapidement de frustrations, de contraintes et de désillusions.

 

Ce champion m'a énormément touchée. On perçoit sa sensibilité à travers chaque souvenir, chaque partie. On ressent sa solitude, de tournois en tournois. On s'attache, même si certains de ses choix sont contestables. On éprouve une certaine douleur à entendre cette histoire, née à la fois au champion lui-même et à sa solitude, mais aussi à son histoire et aux déceptions qui furent souvent les siennes.

Malgré tout, Ilf-Eddine nous transmet avec force la passion qui anime le joueur, les plaisirs qu'il trouve à jouer et à partager cet appétit. Toute une vie consacrée aux échecs ! Cela m'a d'ailleurs laissé un petit goût amère une fois la dernière ligne achevée : tant de solitude pour quoi finalement ... Une vie toute entière vouée à une unique passion, et si peu d'amour en retour ... J'avoue que ce livre m'a laissée un peu mélancolique, et ce n'est pas du tout une critique ! C'est aussi la preuve d'une écriture soignée.

 

Ce livre nous permet également de cotoyer les plus grands champions du jeu d'échecs, de Botvinnik aux jeunes champions français que sont Lautier, Bacrot, Nataf ou Vachier-Lagrave, en passant bien sûr par Karpov dont le champion a été le secondant, Kasparov, Topalov, Fisher, ... Tous y sont, il n'en manque probablement pas un. Il y en a surtout un de trop, selon moi ... L'hommage à JC Loubatière, ancien président de la Fédération Française des Echecs, traduit certainement une sympathie sincère de l'auteur, mais me semble incongrue dans ce roman.

 

Et à ce stade, je sens que j'ai perdu certains d'entre vous ... Je vous parlerais bien des ouvertures évoquées, avec une prédilection affichée pour la Française ... mais ce serait au risque de perdre ceux qui suivent encore.

Car effectivement, ce livre me semble accessible surtout aux initiés de ce jeu et de ce milieu ... L'émotion transmise par ce roman est sûrement palpable pour chacun, mais à condition de faire fi des permanentes références aux joueurs et au jeu lui-même. Car en effet, sans saisir l'enjeu des positions tactiques présentées, l'écriture permet de transmettre l'émotion du jeu (voir extrait n°3 ci-dessous où l'on perçoit la tension sur l'échiquier monter au fil des échanges pour parvenir à son paroxysme avec l'abandon de l'adversaire). Les amateurs du noble jeu, eux, apprécieront certainement. Les autres saisiront-là l'occasion de découvrir un milieu tout à fait captivant : la description qui en est faite est très juste.

 

PS : j'ai trouvé quelques commentaires très enthousiastes de ce livre, formulés par des lecteurs qui connaissent rien au jeu d'échecs ... Aller lire les billet de Jostein et de Séverine.

 

 

Extraits :

 

Première phrase - "Sur l'ensemble de ma vie, j'ai dormi à l'hôtel aussi souvent que chez moi. J'ai connu des établissements modestes, mal chauffés et vétustes, et d'autres, luxueux, qu'ils soient cathédrales soviétiques ou emblèmes impersonnels de la mondialisation. A chaque fois, j'ai aimé l'apaisement procuré par cette clé que l'on vous tend, cette porte qui s'ouvre, cette chambre qui s'offre à vous."  (La denrière ronde - Ilf-Eddine - Editions Elyzad - page 11)

 

"Ce prestige qui n'a pas tardé à m'auréoler s'est limité au milieu restreint des joueurs d'échecs. Dans la vie courante, le regard que les gens posaient sur moi était très différent de ce que j'avais pu connaître en URSS. Etre joueur d'échecs professionnel à Moscou n'avait rien d'excentrique, c'était une belle réussite sociale [...]. A Montpellier, en revanche, cela provoquait l'étonnement, un sourire généralement bienveillant mais tout de même incrédule : j'étais passé du rang de notable à celui de curiosité." (La denrière ronde - Ilf-Eddine - Editions Elyzad - page 106)

 

"Dame en h5 menace mat en h7. Pion noir poussé en h6. Dame en g6 sur la case ainsi libérée, renouvelant la menace de mat. Pion h6 prend cavalier g5 - forcé. Pion h4 prend pion g5 - échec au Roi noir par la Tour en h1. Roi noir en g8. Tour blanche en h8 - échecs au Roi. Roi prend Tour. Dame blanche en h5 - échec au Roi. Roi noir retourne en g8. Pion g5 en g6 - mat en deux coups - mon adversaire abandonne - toujours impassible de visage, mais sa poignée de main témoigne de son naufrage." (La denrière ronde - Ilf-Eddine - Editions Elyzad - page 154)

 

Partager cet article

Repost0
30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 00:02

 9782070780938Présentation de l'éditeur :


 "Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "

 

Ma lecture :   

 

Ce livre, qui faisait alors fureur dans les librairies, m'a été offert. J'avais donc eu du mal à l'époque à en délaisser la lecture. J'avais insisté, un peu, mais finalement déclaré forfait dès la 30 ou 40ème page. Ce qui m'a rebuté, c'est ce style littéraire tellement snob, tellement pompeux !!! Des phrases qui n'en finissent pas. Une succession de mots parfois inutilement compliqués. Devoir relire plusieurs fois la même phrase pour se souvenir du début lorsqu'on en arrive à la fin et pour en comprendre tout le sens, quelle fatigue !!! Ce livre semble pour l'auteur, le moyen de mettre en avant sa culture. Quand on dit que "moins on en a (de la culture), plus on l'étale" ... Je ne suis pas sûre que cela s'applique à Mme Barbery, mais très sincèrement, les descriptions sur le mouvement dans un match de rugby, sur la conception de la phénoménologie de Kant puis celle de Husserl, sur l'utilité de l'Art, sur la congruence des artistes ... Moi, je veux bien, mais l'accumulation devient vite indigeste.

 

Bon, néanmoins, dans le cadre de la lecture commune avec George et pour le challenge Petit Bac, je me suis dit que j'allais me le coltiner à nouveau. Et j'ai bien fait.

Passé les premiers chapitres, et une fois arrivé aux descriptions de Neptune, le chien des Badoise (à la 67ème page quand même), on commence à entrer dans l'histoire.On finit par être touchés par cette concierge peu ordinaire ainsi que par Paloma, petite fille riche qui se pose beaucoup de questions. On retrouve tout au long des chapitres, qui alternent les journaux intimes de nos deux héroïnes, les passages fastidieux qui m'avait fait abandonner une première fois. Sauf que l'on trouve également de beaux moments, des descriptions où l'humour n'est pas absent. Les personnages sont un peu caricaturaux, mais l'auteur parvient à nous les rendre attachants.On découvre une jolie histoire avec des personnages sensibles ou grotesques, c'est selon. La fin également : pour moi, elle ne pouvait être autre.

 

Si l'on s'en tenait cependant à l'histoire en elle-même, faisant l'économie des digressions philosophiques, où l'auteure doit s'en donner à coeur joie mais où la lectrice que je suis se lasse, on pourrait diminuer le livre de moitié. A peine peut-être, car certaines permettent quand même de créer une atmosphère. Enfin, je suis contente d'avoir découvert un peintre néerlandais du XVIIème siècle : Pieter Claesz.

 

pieter claesz1

Pieter Claesz, Nature morte avec huître.

 

 

Extraits :


"Quelle autre raison pourrai-je avoir d'écrire ceci, ce dérisoire journal d'une concierge vieillissante, si l'écriture ne tenait pas elle-même de l'art du fauchage ? Lorsque les lignes deviennent leurs propres démiurges, lorsque j'assiste, tel un miraculeux insu, à la naissance sur le papier de phrases qui échappent à ma volonté et, s'inscrivant malgré moi sur ma feuille, m'apprennent ce que je ne savais ni ne croyais vouloir, je jouis de cet accouchement sans douleur, de cette évidence non concertée, de suivre sans labeur ni certitude, avec le bonheur des étonnements sincères, une plume qui me guide et me porte. Alors, j'accède, dans la pleine évidence et texture de moi-même, à un oubli de moi qui confine à l'extase, je goûte la bienheureuse quiétude d'une conscience spectratrice." (L'élégance du hérisson - Muriel Barbery ; Ed. Gallimard - 2006 ; p.131).

 

"En dépit de la diversité des sujets, des supports et des techniques, en dépit de l'insignifiance et de l'éphémère d'existences toujours vouées à n'être que d'un seul temps et d'une seule culture, en dépit encore de l'unicité de tout regard, qui ne voit jamais que ce que sa constitution lui permet et souffre de la pauvreté de son individualité, le génie des grands peintres a percé jusqu'au coeur du mystère et a exhumé, sous diverses apparences, la même forme sublime que nous cherchons en toute production artistique." (L'élégance du hérisson - Muriel Barbery ; Ed. Gallimard - 2006 ; p.216-217).

 

"Mesdames. Mesdames, qui êtes un soir conviées à dîner par un riche et sympathique monsieur dans un restaurant luxueux, agissez en toute chose avec la même élégance. Vous surprend-on, vous agace-t-on, vous déconcerte-t-on, qu'il vous faut conserver le même raffinement dans l'impassibilité et, aux paroles surprenantes, réagir avec la distinction qui sied à te telles circonstances. Au lieu de ça, et parce que je suis une rustre qui engloutit ses sashimis comme elle le ferait de patates, je hoquette spasmodiquement et, sentant avec épouvante la miette d'éternit se coincer dans ma gorge, tent avec une distinction de gorille de la recracher céans." (L'élégance du hérisson - Muriel Barbery ; Ed. Gallimard - 2006 ; p.337).

 

 

 

**********

 

Cette lecture est une Lecture Commune avec, notamment, Les livres de Georges et moi. Retrouvez tous les participants de cette LC et leur lecture de cet ouvrage, sur son blog, ici.

 

Cet ouvrage est également inscrit au Challenge Petit bac, rubrique Animal.

59180916 p

Partager cet article

Repost0

Présentation

  • : Itzamna
  • Itzamna
  • : J'ai souhaité placer sous de bons auspices ce blog dédié aux livres et à mes lectures. Itzamna est une importante divinité du panthéon Maya. Dieu du ciel, du jour et de la nuit, il a aussi inventé l'écriture et les livres.
  • Contact

Lectures en cours

7-ans-apres---Guillaume-Musso.jpg

Rechercher

Wanted !

Wanted

Challenges et défis

Les challenges que je vous propose :

 

JJRousseau

 

challenge indigné révolté engagé 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vos challenges auxquels je participe :

 

challengema21

 

mod article2342510 2

 

challenge-Des-notes-et-des-mots-4

 

 

laviedesautres

 

 

tourdefrance

 

challenge-edith-wharton

 

Leblanc

 

blogoclub

 

Un-mot-des-titres

 

Lire sous la contrainte - Phildes

J'y suis

Logo-News-Book.png

livraddict_logo_middle--1-.png

Babelio.GIF

Les agents littéraires

 

Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -