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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 18:17

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Rendez-vous initié par Malou et à suivre chez Galleane

 

 

Ce que j'ai lu cette semaine :

 

     Erdrich_malediction_colombes.jpg les-vieilles_Gautier.gif Gueule d-hexagone Argos           

 

"La Malédiction des colombes" de Louise Erdrich dans le cadre du Blogoclub.

 

"Les vieilles" de Pascale Gautier, qui figure dans ma PAL depuis un moment et que j'ai dévoré en 3 petites soirées.

 

"Gueule d'hexagone" du collectif Argos - un livre reçu dans le cadre de masse critique 

   

   

Ce que je lis aujourd'hui :

 

  Marina_Zafon.jpg

 

Ma première participation au challenge " lire sous la contrainte" proposé par Phildes.

 


Mes prochaines lectures :

 

Jevaispasserpourunvieuxcon_Delerm.jpg  une-place-a-prendre_Rowling.jpg

 

Ou autre...

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 22:00

Erdrich malédiction colombes

Auteur : Louise Erdrich

Titre : La malédiction des colombes

 

Poche : 475 pages

Editeur : Le livre de Poche

Collection : Littérature et documents  

 

 

Mon avis :  2 étoiles

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

L'homme répara le fusil et la balle glissa en douceur dans la chambre. Il l'essaya plusieurs fois, puis se leva et se tint au-dessus du berceau... L'homme épaula le fusil. Autour de lui, dans la pièce close, l'odeur du sang frais montait de toutes parts.

Depuis toujours, la petite ville de Pluto, Dakota du Nord, vit sous «la malédiction des colombes», qui dévorent ses maigres récoltes comme le passé dévore le présent. Nous sommes en 1966 et le souvenir de quatre innocents lynchés cinquante ans auparavant hante toujours les esprits. En écoutant les récits de son grand-père indien qui fut témoin du drame, Evelina, une adolescente insouciante, prend soudainement conscience de la réalité...

 

Un chef-d’œuvre éblouissant. Philip Roth.

 

Ma lecture :    Quand polyphonie rime avec cacophonie...

 

Ouf ! J'en suis enfin venue à bout !

N'ayant plus guère le temps, ou l'énergie, ou peut-être les deux, de lire ces derniers temps, il m'a fallu un temps infini pour achever cette lecture proposée par le Blogoclub. L'échéance était celle du 1er septembre... Mesurez plutôt le temps qu'il m'a fallu !

Alors, certes le contexte y est pour beaucoup, mais pas uniquement : je viens de dévorer un autre roman, dont je vous parlerai bientôt, en l'espace de trois jours !

Et pourtant, je n'ai pas détesté ce livre (sinon, soyez-en sûrs, je l'aurai abandonné il y a longtemps). En fait, j'ai eu un mal fou à garder l'histoire familiale de chaque personnage en mémoire, à ne pas me mélanger dans toutes ces généalogies, à me souvenir de l'époque dans laquelle évoluait chaque protagoniste... Et les notes en fin d'ouvrage n'ont pas été suffisantes pour y parvenir.

 

Le premier chapitre, une page, reprend de façon légèrement plus développée l'épisode évoqué en 4ème de couverture. J'en ai frissonné et ressenti un certain malaise. Mais cette évocation m'a également égarée dans ce que je m'attendais à trouver dans ce livre. J'imaginais quelques révélations, un suspens... Rien de tout cela.

 

Ensuite, la construction du livre en elle-même a fini de me perdre. Le principe du roman polyphonique, thème du blogoclub cette fois-ci, est de donner la parole à plusieurs personnages, chacun présentant une vision différente de la même histoire, ou narrant un moment différent de cette histoire (c'est le cas ici). Les points de vue sont différents, d'époques différentes et, surtout, n'évoquent pas forcément de la même historie. On sent que l'auteur sème une multitude d'indices qui doivent nous permettre de faire sens au fur et à mesure de notre lecture. Mais pour ma part, c'est comme si le vent avait soufflé et dispersé tous ces indices. Je n'ai quasiment rien pu reconstituer au terme de ma lecture...

 

On commence avec Evelina, qui nous parle de son enfance métissée dans une petite ville du Dakota du Nord, de ses rencontres amoureuses, de sa famille. Elle fait parler son grand-père, Mooshum et nous permet de connaître son histoire si singulière. De ces rencontres, j'ai beaucoup apprécié l'histoire de Mooshum, et de son frère Shamengwa. Leur vie passée, leur présent, leur place au sein de la famille, leur relation à l'église et avec le malheureux prêtre. L'humour et la tendresse ne sont pas loin, le récit est très plaisant. L'évocation des colombes, du racisme et de la ségrégation, la conquête des terres, le récit du drame qui construira l'histoire de toutes ces familles... J'ai finalement apprécié ce passage : les 135 premières pages.

 

Dakota_Nord.jpg

 

Ensuite, la parole est donnée au juge Coutts. Là, j'avoue avoir un peu décroché... Je n'ai pas saisi de quoi voulait nous parler ce livre... D'un drame qui s'est produit au début du siècle passé ? De la vie d'un illuminé qui devient le gourou d'une secte ? D'une jeune fille qui découvre la folie et son homosexualité ? D'un collectionneur de timbres qui aurait tenté d'arnaquer sa soeur ? De la conquête de terres sur le froid ? Du racisme entre communautés ? En fait, il m'a semblé que l'auteure voulait balayer tellement de thèmes que tout à fini par se mélanger.

 

Parole ensuite à Marn Wolde. En lui-même ce chapitre est très prenant, passionnant... J'ai dévoré ce passage qui aurait pu se suffire à lui-même. Mais quel est son lien avec les autres récits ? On voit bien ce qui rattache les personnages entre eux, mais, là encore, quel est l'objectif de ce livre ? De quoi veut-il nous parler ? Des phénomènes sectaires ? De la violence ? Et à la fin de ce chapitre, les personnages disparaissent et il n'est plus jamais question d'eux. Pas plus de ceux qui sont morts que de ceux qui restent...

 

J'en resterai là pour ne pas ajouter par mon énumération à la confusion qui règne encore dans mon esprit après la lecture de ce livre. C'est très dommage parce que l'écriture de Louise Erdrich, si elle est parfois un peu lourde, sait se montrer poétique. Lu pour lui-même je suis sûre que chacun des chapitres est très réussi. Mais le lien entre eux est trop ténu pour avoir réussi à rassembler dans mon esprit tous les indices disséminés ça et là par l'auteure. Un lien trop ténu pour ne pas paraître artificiel.

 

Dakota_Nord_TylerOlson.jpg

 

Pour lire d'autres avis sur ce roman, je vous invite à aller voir sur la page de  Sylire. Vous pouvez également lire les avis de  Jostein, du  grenier de choco, ou celui de  Anne.

 

 

**********

 

J'ai lu ce titre dans le cadre du  blogoclub de septembre, dont le thème était le roman polyphonique. C'est aussi l'occasion d'alimenter le défi  Une plume au féminin proposé par Opaline.

 

blogoclub  LaPlumeauféimin1

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 22:05

Une idée, glanée chez Soukee, va venir compléter ce blog d'une liste de livres à lire.

J'ai beaucoup aimé le concept. Nous avons tous, ici ou là, des listes de nos futurs achats. Tous, nous indiquons dans les commentaires laissés sur les pages des uns et des autres, notre intérêt pour tel ou tel livre.

Soukee se propose de rendre sa liste publique et de mettre le lien vers l'article de celui ou celle qui lui aura inspiré cette lecture. Cette idée m'a plu et comme le logo m'a aussi tapé dans l'oeil, je vous propose ce nouveau rendez-vous. Il sera irrégulier, en fonction de l'évolution de cette LAL. L'objectif étant bien sûr de transférer les livres dans ma PAL et... de les lire !

Merci à Soukee de m'avoir permis d'utiliser son imagination et sa créativité.

 

Wanted.png

 

En ce début d'année, ma petite liste s'étoffe (eh oui, encore une liste à lire !) :

 

DIEHL, Christel - Enola Game (vu chez Argali)

FITZEK, Sebastian - Thérapie (vu chez Argali)

JOSSE, Gaëlle - Les heures silencieuses (vu chez Jostein, George et Argali)

LEROUX, Gaston - AP Duchateau & BC Swysen, Le parfum de la dame en noir (vu chez Argali)

LOUBIERE, Sophie, L'enfant aux cailloux (vu chez Sophie)

MARSAY, Isabelle - Le fils de Jean-Jacques ou La faute de Rousseau (vu chez Opaline et chez Littérature et chocolat)

MAYHEW, Anna Jean - Les larmes noires de Mary Luther (vu chez Opaline)

MUSSO, Valentin - Les cendres froides (vu chez Zarline puis chez Philippe)

SANCHEZ, Clara - Ce que cache ton nom (vu chez Pimprenelle)

SORIN, Cécile, CHAUFFREY, Célia - Matachamoua (vu chez Grim'livres)

TRIPP & LOISEL, Magasin Général (vu chez Argali)

WADDEL, Dan - Code 1879 (vu chez Dasola)

WHARTON, Edith, (en raison du challenge proposé par Les livres de Georges)

 

 

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 18:00

Rentree-Litterraire-V2-logo.jpg C'est en musardant sur vos blogs que j'ai découvert cette opération lancée par Priceminister. Non que je sois une habituée de ce site, mais comment résister à la proposition qui nous est faite ?!

 

L'idée est la suivante : un livre = une critique.

Et si vous parrainez un autre blogueur, vous pourrez recevoir un second roman.

 

Les livres sont à choisir parmi une sélection de 12 romans de cette rentrée littéraire, choisis par 4 blogueurs bien connus sur la blogosphère.

 

 

Les critiques seront lues par ces 4 "experts" blogueurs qui éliront les meilleures contributions.

 

Attention, inscriptions jusqu'au 12 octobre !

 

Voici un petit aperçu des livres "en compétition".

 

selectionPM.jpg

 

Pour ma part, j'ai opté pour J.K.Rowling, la maman de Harry Potter... que je n'ai pourtant jamais lue.

 

Si ce match vous intéresse, je n'en doute pas, je vous invite à consulter la page de  Priceminister. Et n'oubliez pas, si vous me désignez comme marraine, je pourrai choisir un second titre (j'ai déjà une petite idée sur la question d'ailleurs...).

 

Bonne rentrée !

 

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 21:50

 

l'Enfant - Jules VallèsAuteur : Jules Vallès

Titre : L'Enfant

 

Poche : 407 pages

Editeur : Editions du Club France Loisirs (novembre 1987)

 

 

Mon avis :  

4 étoiles

 

 

 

Jules Vallès, pour ceux qui n'auraient pas eu l'occasion de croiser encore ce nom, est un auteur du XIXème siècle. Né au Puy en Velay en 1832, il est décédé à Paris en 1885. Journaliste, écrivain et homme politique d'extrême gauche, Jules Vallès commence sa "carrière" révolutionnaire à Nantes en 1848 où il arrive avec ses parents en 1847, année de la nomination de son père comme professeur au Collège Royal de Nantes (devenu depuis le Lycée Georges-Clémenceau). Après des études cahotiques, il deviendra journaliste au Progrès de Lyon, à L'Epoque, l'Affiche Rouge, fondera son journal La Rue puis Le cri du Peuple... Menacé de mort pour ses positions radicales lors de la Dictature du Comité de Salut Public, il doit fuir en Belgique puis en Angleterre. Les livres de Jules Vallès paraissent à la fin de sa vie. Tous parlent du peuple, de la pauvreté et de la misère d'un peuple exploité. L'Enfant est le premier livre d'une trilogie romanesque et très largement autobiographique. Elle se poursuit avec Le Bachelier puis L'Insurgé.

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

Fils d'un professeur de collège méprisé et d'une paysanne bornée, Jules Vallès raconte : « Ma mère dit qu'il ne faut pas gâter les enfants et elle me fouette tous les matins. Quand elle n'a pas le temps le matin, c'est pour midi et rarement plus tard que quatre heures.» Cette enfance ratée, son engagement politique pour créer un monde meilleur, l'insurrection de la Commune, Jules Vallès les évoqua, à la fin de sa vie, dans une trilogie : L'Enfant, Le Bachelier et L'Insurgé. La langue de jules Vallès est extrêmement moderne. Pourtant l'histoire de Jacques Vingtras fut écrite en 1875 et c'est celle des mal-aimés de tous les temps !

 

 

Ma lecture :

 

Je ne sais plus à quelle occasion j'ai pu lire ce premier titre de la trilogie de Jules Vallès, mais c'était il y a pas mal d'années. Pourtant, je me souvenais parfaitement des premières pages, de ce premier chapitre intitulé Ma Mère, où Jules Vallès présente sa mère, ou plutôt celle de Jacques Vingtras, le héros de ce roman autobiographique.

 

"Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m'a donné son lait ? Je n'en sais rien. Quel que soit le sein que j'ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j'étais tout petit : je n'ai pas été dorloté, tapoté, baisoté : j'ai été beaucoup fouetté." (L'Enfant - Jules Vallès - Edition du Club France Loisirs - page 23)

 

La suite, après ces premières pages et les premières impressions m'étaient totalement sorties de l'esprit. Et j'ai pris grand plaisir à redécouvrir ce texte.

 

Dans ce premier livre, Jules Vallès nous raconte son enfance en Haute-Loire, au Puy-en-Velay. Une enfance particulièrement douloureuse entre un père centré sur sa carrière de Professeur et sa mère totalement occupée par son foyer et son malheureux enfant qui subit constamment ses reproches, critiques et violences de toutes sortes.

 

Toute cette existence de rigueur est pourtant évoquée avec un certain humour, grinçant. On sent le regard amer que peut porter l'auteur sur son existence. En 1885, Jules Vallès décède en murmurant : "j'ai beaucoup souffert"... Cet épisode témoigne bien de l'âpre existence qui fut celle de l'auteur, et du regard qu'il porte notamment sur ses jeunes années.

 

On comprend dans ce livre combien l'enfant Jules Vallès a constamment essayer de s'accommoder de l'existence qui était la sienne, tant chez lui qu'à l'école puis au collège. De cette existence de misère. Chaque fois il se dit que c'est pour son bien si sa mère le maltraite ainsi et en vient à essayer de croire que les parents débordant de douceur avec leurs enfants leur veulent du mal. On comprend qu'avec le recul des années, Jules Vallès manie une doucereuse ironie, mais quelle souffrance pour l'enfant qu'il était.

 

"Les règles de la vie de famille lui donnent droit de vie et de mort sur moi.

Je suis un mauvais sujet, après tout !

On mérite d'avoir la tête cognée et les côtes cassées, quand, au lieu d'apprendre les verbes grecs, on regarde passer les nuages ou voler les mouches.

On est un fainéant et un drôle, quand on veut être cordonnier, vivre dans la poix et la colle, tirer les fil, manier le tranchet, au lieu de rêver une toge de professeur, avec une toque et de l'hermine.

On est un insolent vis-à-vis de son père, quand on pense qu'avec la toge on est pauvre, qu'avec le tablier de cuir on est libre !" (L'Enfant - Jules Vallès - Edition du Club France Loisirs - page 184)

 

Ce passage est également révélateur des thèmes qui sont abordés dans ce livre : le goût pour les métiers manuels et l'ennui des heures passées à étudier, composer, faire des versions... Les descriptions des métiers du cordonnier ou du boulanger sont pleines de vie. Son regard sur la nature et les gens plein de gaieté est également convaincant. Il tranche d'autant plus avec son existence morne au sein de la cellule familiale.

Jules_Valles.jpeg

 

On voit apparaître également ce qui fera de lui l'homme qu'il est devenu : son goût pour la liberté, au mépris des honneurs dont ses parents souhaitaient se prévaloir. Ce sont également les prémices de son engagement politique futur. C'est vers le peuple et La Commune que se portent les aspirations de Jules Vallès et le lecteur peut en juger par de nombreux détails.

 

Dans ce premier livre, on découvre l'existence des "gens du peuple" dans la première moitié du XIXème siècle : l'ouvrier, le paysan, le professeur (pas celui dont l'aura rayonne dans le microcosme intellectuel, mais plutôt celui qui souffre devant sa classe, celui qui ne réussit pas toujours malgré un investissement sans faille et qui en veut à la terre entière, et surtout à sa famille). A la fin de L'Enfant, on commence à sortir de la famille, du village, pour découvrir ce qui se passe autour, en ville, à Nantes puis à Paris, dans les milieux politiques de l'époque. C'est la suite que j'ai envie de découvrir à travers les deux autres livres de cette trilogie, Le bachelier et L'insurgé.

 

Une lecture très fluide et pleine de sensibilité que je vous invite à (re)découvrir. 

 

 

**********

 

Il s'agit-là d'une lecture effectuée dans le cadre du challenge proposé par Calypso, Un mot, Des titres. Merci à elle de m'avoir donné l'occasion de redécouvrir ce livre qui me donne encore envie de lire la suite. En souhaitant ne pas en rester au stade des intentions cette fois-ci.

 

Un-mot-des-titres

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 20:49

LesConfessions1.jpg

L' avis de Bina :

 

Auteur : Jean-Jacques Rousseau 

Titre : Les Confessions I 

 

   

Dans le cadre du  challenge 300 ans : Jean-Jacques Rousseau que je vous propose,  Bina a effectué de nombreuses lectures que vous pouvez retrouver sur son compte Babelio (et dans la synthèse des lectures du challenge).

 

N'ayant pas de blog, ses contributions et avis de lectrice apparaissent en commentaires à la suite des articles. Je vous propose ici le texte de son commentaire sur sa lecture du tome I des Confessions.

 

**********

 

Ma contribution de ce mois ci porte sur le premier volume des Confessions, de Jean-Jacques Rousseau. Je l’ai lu dans une édition scolaire (vestige de mes années lycées). Cette édition comporte le texte intégral, annoté et fléché, et un résumé. La lecture peut donc être partielle ou complète. Il y a dix-sept ans, j’avais triché, mais cette fois-ci, je l’ai évidemment lu intégralement. Ce genre de lecture m’est aujourd’hui bien plus accessible. J’ai néanmoins commencé par parcourir le résumé, et je peux vous assurer que le texte de Rousseau est bien plus agréable que les commentaires.

 

On peut considérer ce premier volume comme l’apprentissage de la vie de Rousseau, une lente ‘’maturation’’ jusqu’à ses 28 ans.

Nous découvrons les circonstances de sa naissance et ce qui en découle. Il vécut auprès de son père,  qui l’initia aux lectures sérieuses dès son plus jeune âge, puis il passa chez son oncle. Il eut tout le temps une éducation plus ou moins libre, mais sa nature, et ses proches lui évitèrent de dévier. Il semble avoir eut très tôt conscience de ce qu’il voulait, et surtout ne voulait pas, de ses capacités et de ses limites, notamment dans le domaine des études et de la santé.

Au fil des années, sa santé se dégrade, il se découvre de multiples problèmes, mais on ne peut parfois s’empêcher de penser qu’il est hypocondriaque. Une petite passion de passage, et on oublie toutes les maladies ! Plus il a conscience de la mort (qu’il pense proche), plus il se détache de ses passions pour vivre les moments présents dans l’étude, et plus il semble apaisé.

Il a aussi conscience de ses limites dans le domaine de l’apprentissage. Une éducation imposée ne lui permet pas d’assimiler. Il a besoin d’une étude vagabonde, à son rythme, qui lui permet d’acquérir des connaissances poussées dans de multiples domaines (maths, géométrie, histoire, auteurs anciens, philosophes, beaucoup de musique…mais pas le latin auquel il a toujours été réfractaire). Il a finit par se donner une méthode qui lui servira par la suite dans ses réflexions. ‘’Après quelques années passées à ne penser exactement que comme autrui, sans réfléchir pour ainsi dire, et presque sans raisonnement, je me suis trouvé assez grand fonds d’acquis pour me suffire à moi-même et penser sans le secours d’autrui’’.

 

Sa narration est chronologique et on prend peu à peu conscience de ce qui fait sa personnalité : sa très grande sensibilité, sa répulsion profonde pour l’injustice. Les anecdotes qu’il nous dévoile lèvent en même temps le voile sur ce qui le façonne.

Mais malgré cette droiture d’esprit, on découvre l’autre facette de l’enfant Jean-Jacques, petit chapardeur (mais pas pour un enrichissement personnel), gamin influençable par les mauvais garçons. Sa timidité extrême rend ces confessions d’autant plus intéressantes, qu’on comprend qu’il a dut faire un grand travail sur lui-même pour avouer les bêtises qu’il  pu commettre. Celles-ci se sont toujours réalisées sous l’impulsion de la passion, ou de l’imagination, mais elles semblent avoir pesées lourds sur la conscience de notre jeune homme.

 

Les 6 livres des Confessions de tome 1 font la part belle à ses multiples changements de situation (différents apprentissages, séminaire, conversion religieuses, nombreux domiciles…). On sent qu’il agit par passion. Son imagination et ses sentiments prennent souvent le dessus sur la raison.

La narration de ses conquêtes amoureuses est aussi très présente, et on découvre là aussi un Rousseau particulier : chaste jusqu’à 25 ans. Il ressent de nombreuses émotions, mais elles prennent le pas sur l’action. Sa naïveté lui laisse ignorer l’aspect physique et charnel des relations amoureuses. Et l’idée qu’il se fait d’une relation physique, sur le modèle de ce qu’il  vu dans le monde animal, le dégoute. C’est celle qu’il appelle Maman, et au crochet de qui il vit, qui va le déniaiser.

 

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 00:01

Rousseau lettres individu société vertu Auteur : Jean-Jacques Rousseau

Titre : Lettres sur l'individu, la société et la vertu

 

Poche: 50 pages  

Editeur : Mille et une nuits (mars 2012) 

 

Mon avis :

4 étoiles

 

 

Jean-Jacques Rousseau a passé bon nombre d'années a justifier et réexpliquer sa pensée à des lecteurs souvent de mauvaise fois. Ces détracteurs, Voltaire en tête, ont témoigné de leur animosité dès le premier Discours ( Discours sur les sciences et les arts). Ses amis, en particulier Diderot, lui ont tourné le dos au second (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes). La première lettre, parue en 1757, est une explication de ce second discours en réponse à la critique de Philopolis, le naturaliste genevois Charles Bonnet (1720-1793). La seconde est essentielle car elle précise la pensée de l'auteur sur la vertu et la société.

 

Présentation de l'éditeur :

 

Le rousseauisme a nui à la réception de la philosophie de Jean-Jacques, qui avait une conception de l’homme et de la société plus nuancée que celle que lui a prêtée la postérité. C’est ce que nous dévoile admirablement deux lettres méconnues du Genevois qui résument très efficacement sa philosophie politique avant qu’il n’écrive Du contrat social et L’Émile. En 1755, il expose à un naturaliste suisse qui a pour nom de plume Philopolis (Lettre à Philopolis) les principes de vertu que requiert de tous les hommes l’état social, laborieux, forcément laborieux collectivement. En 1757, dans une lettre oubliée (Lettre sur la vertu), il revient sur le passage de l’état de nature à l’état social, et la transformation de la bonté naturelle en un nécessaire rapport à autrui. La vertu et le souci du commun ont une place centrale. On est bien loin de l’idée réductrice propagée ensuite par l’individualisme : la société, c’est mal !

 

Ma lecture :

 

On comprend bien en lisant ces deux lettres combien les critiques ont pu être bien injustes, se basant sur une lecture partielle du texte de Jean-Jacques Rousseau. Si l'auteur m'est apparu quelque peu paranoïaque dans ma lecture  des  Rêveries du promeneur solitaire, je dois bien admettre qu'il gagne petit à petit ma sympathie. Si, sur la fin de sa vie il semble s'être laissé gagné par cet état d'esprit dépressif, on peut comprendre, et compatir. Car effectivement, ses contemporains ont mis un malin plaisir à dénaturer son propos. Cette appréciation (dépréciation) de la pensée de Rousseau semble d'ailleurs perdurer aujourd'hui.

 

Dans la Lettre à Philopolis (1755), Jean-Jacques Rousseau précise son point de vue sur l'état d'être social qu'est l'Homme. Alors que ses contemporains juge la position de l'Homme dans la société comme était un état inné, Rousseau défend, lui, que si la nature de l'Homme le conduit effectivement à rechercher la vie en société, cet état doit être acquis. Il présente ensuite ce que perd l'Homme à vivre en société. Mais ce que semblent avoir oublié ses détracteurs, c'est que malgré tout, il défend cette vie en société comme apportant plus à l'Homme qu'elle ne lui fait perdre. Et l'image d'un Rousseau vivant dans la plus complète solitude et regrettant l'état de vie sauvage, se brouille considérablement.

 

Rousseau apporte également une réflexion autour de Dieu qui me paraît pouvoir expliquer peut-être cette opposition dont il fut la victime. Il refuse ici la vision communément répandue que si le Mal existe sur terre c'est que Dieu en a voulu ainsi et que cela doit se justifier par de bonnes raisons... et qu'il ne nous reste donc plus qu'à nous incliner. Cette vision des choses est certainement très utile alors pour l'Eglise et pour les classes dominantes, mais Jean-Jacques Rousseau ne la partage pas. Pour Rousseau enfin, l'Homme est bon par nature et se sont les relations avec les autres qui induisent des passions qui peuvent le rendre mauvais. Nul besoin de baptême pour rendre l'Homme bon.

 

Dans la seconde lettre, Lettre sur la Vertu (1757), Jean-Jacques Rousseau s'attache à préciser ce qu'il entend derrière cette qualité. Selon lui, la vertu naît de la vie en société. Dans la solitude de la nature, point de vices ne nécessitent de vertu. Il parle tout simplement de bonté naturelle. Le vice et la vertu naissent de cette vie sociale. Dans cette lettre, Rousseau distingue ce qui relève du bien commun de ce qui reste du particulier : selon lui la vertu doit être garantie par les règles de la vie en société et par les outils qu'elle se donne pour la faire respecter (le droit et la justice principalement). On voit poindre ici la réflexion qu'il conduira dans un texte tel que Le Contrat social.

 

Le-vice-et-la-vertu---Paul-Veronese.jpg

Le garçon entre la vertu et le vice - Paul Véronèse (1575)

 

 

Très humble, Rousseau met ses propositions en perspective : il prend du recul et s'interroge sur le point de vue duquel il se situe et constate qu'il pourrait être tout autre dans un autre environnement social, dans d'autres cultures. C'est aussi, de mon point de vue ce qui fait la richesse de l'analyse proposée par Jean-Jacques Rousseau.

 

Pour conclure, la postface de Cyril Morana, professeur de philosophie et écrivain, est également très riche. Encore une lecture que je vous conseille !

 

 

**********

 

Il s'agissait là de ma seconde lecture réalisée dans le cadre de mon défi Les meilleures lectures de l'été 2012.

LeMagazineLittéraire HS

Catégorie Des arts et des lettres

 

 

JJRousseau

Elle me permet également d'honorer mon troisième rendez-vous du challenge que je vous propose : 300 ans - Jean-Jacques Rousseau.

 

Pour découvrir les autres billets et ceux des autres participants, je vous invite à consulter le billet de  présentation du challenge.

 

Je compte sur vous pour notre prochaine lecture : le 28 septembre.

 

 


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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 00:01

wharton-vice-de-de-la-lecture Auteur : Edith Wharton

Titre : Le vice de la lecture

 

Poche : 38 pages

Editeur : Les éditions du sonneur

Collection : La petite collection  

 

 

Mon avis :

5 étoiles

 

 

Edith Wharton, romancière américaine de la fin du XVIIIème siècle, début du XIXème, est un auteur à la mode sur la blogosphère. A tout le moins, c'est grâce à vos billets que je l'ai découverte. Le HS Marianne - Le Magazine littéraire de cet été nous la propose dans la catégorie Classiques - étrangers (cf mon défi lecture de l'été). Enfin, c'est  Argali qui m'a offert ce petit livre qui me donne l'occasion de découvrir La petite collection des  Editions du sonneur. Il s'agit ici d'un article paru en octobre 1903 dans la North American Review.

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

« Peu de vices sont plus difficiles à éradiquer que ceux qui sont généralement considérés comme des vertus. Le premier d’entre eux est celui de la lecture. »
Dans ce texte paru en 1903 dans une revue littéraire américaine, la romancière Edith Wharton (1862-1937) dénonce l’obligation sociale de la lecture, nuisible à la littérature et fatale à l’écrivain.

 

 

Ma lecture :

 

Mais que peut bien raconter une romancière prolifique sur ce thème ?! Certes, elle n'en est qu'au début de sa carrière et n'a pas encore écrit les ouvrages qui feront sa réputation.

Mais ne serait-ce pas un peu "cracher dans la soupe" ?

 

Loin de là !!

Ce petit texte est un vrai bijou. Très court et très dense. Des réflexions et analyses très justes sur la lecture par obligation, par devoir. Rapidement, Edith Wharton affirme sa posture : elle prend le contre-pied de ce qui est habituellement admis en "société" et associe la lecture à un vice. Quelle drôle d'idée ! me direz-vous.

 

Mais en la lisant, on se prend à partager beaucoup de ses points de vue. Le premier témoignage de ce vice serait la lecture de "mauvais" textes, de "mauvais" auteurs. Vient ensuite le lecteur "par obligation", "par devoir". Celui qui lit, non par passion, mais parce que "cela se fait". Là où Edith Wharton témoigne de l'indulgence au "piètre" lecteur qui s'assume comme tel, elle s'en prend avec virulence au "lecteur mécanique" qui est selon elle, la véritable nuisance de la littérature et des auteurs (des "bons" auteurs, cela va de soi). Elle ne nie pas la nécessité de rapprocher les auteurs de supermarché des lecteurs du dimanche. Ces écrivains ont leur public, et tout est bien ainsi.

 

Là où elle devient plus corrosive, c'est lorsqu'elle s'en prend à ce lecteur "mécanique", celui qui ne sait pas rester à sa place, celui qui se lance des défis de lecteur, qui se construit des programmes, tient une comptabilité de ses lectures, celui qui veut tout lire, ou lire ce dont tout le monde parle, et surtout, celui qui se pique de faire des critiques sur chacune de ses lectures (en se contentant finalement de redire ce qui est déjà contenu dans le livre, sans rien apporter de nouveau, sans construire de réflexion).

 

A côté du lecteur "mécanique" cohabite le lecteur "intuitif", celui qui lit sans y penser, à tout moment, celui qui trouve toujours le temps de lire, qui lit ce qu'il veut en faisant fi de l'avis des sociétés de littérature, celui qui se laisse entraîner par un livre, vers un autre...

 

Bref, impossible, dans la position où nous sommes toutes et tous, de ne pas s'interroger sur sa propre pratique de la lecture. Beaucoup de réflexion sont concentrées dans ce petit ouvrage. Si la qualité d'un auteur se juge à la réflexion que son texte peut faire naître chez son lecteur, alors on peut dire que Mme Wharton est un auteur de référence ! Et si cette part de réflexion qu'elle a fait naître chez moi peut me laisser croire que je ne suis pas une si "mauvaise" lectrice que cela, alors j'en serais rassurée...

 

Et vous, quel(le) lecteur(trice) êtes-vous ?

 

Un piètre lecteur qui s'assume, un lecteur intuitif ou bien un lecteur "mécanique", de ceux qui assassinent la littérature (et la critique...) ?

 

Je vous laisse seul juge. De mon côté, je pense assumer pleinement ma posture de lectrice et je ne me considère pas dotée d'un tel pouvoir à faire trembler les "vrais" auteurs ! Quels sont-ils d'ailleurs, ces auteurs "de qualité" ? Là-dessus, Edith Wharton ne nous éclaire pas beaucoup...

 

Ce texte m'a d'ailleurs rappelé une remarque du sociologue Pierre Bourdieu qui disait écrire pour ceux qui ne sont pas en mesure de le comprendre et n'être lu que par ceux qui ne voulaient pas le comprendre... A méditer également.

 

 

**********

 

 

challenge-edith-wharton    LaPlumeauféimin1

 

Une nouvelle lecture à inscrire aux challenges de  George et de  Opaline. Vous pouvez d'ailleurs lire la critique de George sur son blog,  Les livres de George et moi, et voir ce qu'on pensé les "vrais" critiques littéraires de ce texte sur le site de l'éditeur Les éditions du sonneur.

 

 

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 00:01

Nouvelle contribution au rendez-vous proposé par  Sophie. L'occasion de garder contact avec vous et de vous tenir informés de mes lectures... même quand le temps me manque pour actualiser les billets.

 

 

 

logo-mardi-31.jpg

 

 

Extrait de Deux lettres sur l'individu, la société et la vertu - Jean-Jacques Rousseau,

un texte court, à méditer longuement.

 

 

"L'ambition compte toujours pour rien ce qu'elle acquiert et pour tout ce qui lui échappe."

 

 

Une lecture inscrite dans le cadre du challenge que je vous propose : 300 ans - Jean-Jacques Rousseau,

  et dans le cadre du défi Les meilleures lectures pour l'été 2012.

 

Et vous, que lisez-vous en page 31 ?

 

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 00:01

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Rendez-vous initié par Malou et à suivre chez Galleane

 

 

Ce que j'ai lu cette semaine :

 

 l-Enfant.gif        wharton-vice-de-de-la-lecture.jpg       Rousseau_lettres_individu_societe_vertu.jpg

 

Un livre dont le titre contiend le mot ENFANT pour le challenge "un mot, des titres" proposé par Calypso,    

 

Deux lettres sur l'individu, la société et la vertu - Jean-Jacques Rousseau

Dans le cadre de mon challenge 300 ans - Jean-Jacques Rousseau et de mon défi Les meilleurs lectures pour l'été 2012.

 

Et entre les deux, un précieux petit livre qui m'a été offert par Argali et qui mériterait que chacun(e) des blogueurs(ses) que nous sommes le lise !

 

 

Ce que je lis aujourd'hui :

 

Erdrich_malediction_colombes.jpg

 

"La Malédiction des colombes" de Louise Erdrich dans le cadre du Blogoclub.


Mes prochaines lectures :

 

Il y en a tellement !!!! Je ne sais par laquelle commencer. Peut-être Candide, de Voltaire.

 

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  • : J'ai souhaité placer sous de bons auspices ce blog dédié aux livres et à mes lectures. Itzamna est une importante divinité du panthéon Maya. Dieu du ciel, du jour et de la nuit, il a aussi inventé l'écriture et les livres.
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