Présentation de l'éditeur :
Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape-à-l'œil de la stèle qu'il fleurit assidûment. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis... C'est le début d'une passion dévorante. C'est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d'amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures.
Mon avis :
Et bien ça suffit !!!
Je crois que ces histoires de rencontres plus ou moins incongrues entre deux êtres que tout sépare commencent à me lasser. Après les Marc Lévy que j'ai lu avec assiduité (sauf "La première nuit" dans laquelle je n'arrive pas à me plonger ...), La délicatesse de David Foenkinos, je pense être arrivée à saturation.
Ici pourtant, je pensais trouver quelque chose de neuf. Le début du roman est plein d'humour et ce lieu de rencontre, le cimetière, n'est pas banal. D'autant que les choses commencent plutôt mal : nos deux héros étant parfaitement antinomiques. Mais l'humour avec lequel sont décrites les situations est succulent ! Le récit passe de la vision de l'un à celle de l'autre sur un même évènement. C'est original et sympathique ... un moment.
Sauf que, au bout de ce moment (très court d'ailleurs), nos deux amoureux transis se rencontrent et finissent dans les bras l'un de l'autre (dans le lit également). Et là, c'en est fini de l'intérêt de l'histoire. Pourtant, nous n'en sommes qu'autour de la page 80 ... et il en reste 173 ! Que peut-il se passer par la suite ? Et bien rien du tout. On comprend dès le début que ça ne va pas marcher entre eux : choc des cultures trop brutal ! Mais que c'est long à finir ...
J'ai tenu, jusqu'au bout, dans l'espoir d'un dénouement original (et parce que la lecture est plutôt fluide) : pour rien. La fin du roman est homogène, sans intérêt aucun. Pire, je n'ai pas compris ce qu'elle signifiait et suis restée sur ma faim ...
Naturellement dirais-je !!! Je viens d'aller voir le sujet d'un autre ouvrage de Katarina Mazetti dont le titre me semblait proche (Le caveau de famille) : c'est tout bonnement la suite !!!
Comme pour Marc Lévy quand, déçue de ne pas connaître la suite du Premier jour, j'avais acheté le second tome (La première nuit) mais n'ai toujours pas réussi à me mettre dedans. Et bien là, je pense qu'il en sera de même ... Le premier tome est vite lu, mais trop creux pour espérer une quelconque illumination dans le second tome. Pas sûre donc que j'achèterai la suite, même si la fin m'a vraiment déçue ...
Les personnages sont de plus de véritables caricatures : le pauvre Benny qui a tout du plouc mal dégrossi et la petite Crevette assez fade en pseudo-intello-bobo. Leur description manque vraiment de subtilité : c'est l'un des ressorts comiques au début, mais on s'en lasse quand-même très vite. D'autant que la barque devient très chargée du côté de Benny qui ne s'en sort pas des clichés et préjugés apposés par l'auteur. C'est finalement lui qui paraît le plus sympathique et le plus réel malgré tout.
Ce type d'ouvrage, selon moi, sert de divertissement pour période d'abrutissement sévère : un peu comme lorsqu'on se fait une après-midi de séries télé. On est content sur le moment, totalement hébété, mais déçu quand on éteint la télé puisqu'on a perdu une belle demi-journée ! Et d'autant plus navré quand on voit s'inscrire sur l'écran : "la suite demain ...". Tout ça pour rien !!!!
Bref, si vous êtes prêts à vous engager dans le second tome, éventuellement, pourquoi pas, mais sinon, passez votre chemin, il n'y a rien à voir !
Extraits :
"Ne sachant pas quoi faire, je suis resté planté devant l'entrée. Même le blaireau national pouvait comprendre qu'on n'entre pas dans une bibliothèque en brandissant une couronne funéraire et une lanterne de la Toussaint. J'eu une vision de moi-même posant la couronne sur l'étagère à chapeau et la lanterne devant le comptoir des prêts avant de demander à l'accueil si quelqu'un avait vu une fille beige." (Le mec de la tombe d'à côté - Katarina Mazetti - Trad. Léna Grumbach et Catherine Marcus - Gaïa Edition 2009 - page 47).
"J'ai tout d'abord dû combattre une folle envie de pouffer de rire en découvrant les rideaux genre robe de bal sortie tout droit d'Autant en emporte le vent", et en voyant que les broderies au point de croix avaient envahi le dernier bastion de la maison, sa propre vieille crypte. Mais il était tellement débordant de fierté que ça m'a refroidie, et je n'ai pas su quoi dire." (Le mec de la tombe d'à côté - Katarina Mazetti - Trad. Léna Grumbach et Catherine Marcus - Gaïa Edition 2009 - page 154).
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Lecture réalisée dans le cadre de la Lecture Commune proposée par Les livres de George, et qui me permet également de boucler le défi La plume au féminin proposé par Opaline, de Biblimaginaire.