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J'ai souhaité placer sous de bons auspices ce blog dédié aux livres et à mes lectures. Itzamna est une importante divinité du panthéon Maya. Dieu du ciel, du jour et de la nuit, il a aussi inventé l'écriture et les livres.

Dans la ville des veuves intrépides - James Canon

51gh7uSa52L. SL500 AA300 Présentation de l'éditeur :

 

Depuis le jour où les guérilleros ont débarqué et réquisitionné tous les hommes du village de Mariquita, les femmes sont livrées à elles-mêmes. Qu’à cela ne tienne ! Les ménagères soumises, les épouses dociles vont instaurer un nouvel ordre social. Ainsi, les très moustachues soeurs Morales décident de remédier à leur condition de célibataires frustrées en créant un bordel ambulant ; Francisca, la veuve d’un grippe-sou notoire, mène la grande vie après avoir découvert le magot de son mari. Et puis, il y a la tenace Rosalba, auto-proclamée maire, et le padre Rafael, seul rescapé de la gent masculine, volontaire pour assurer la procréation de la nouvelle génération... Baroque, éblouissante de fantaisie, la chronique tragico-burlesque d’une bourgade perdue au fin fond de la Colombie.

Cañón, disciple de García Márquez et de son réalisme magique, réussit un conte optimiste, savoureux et polisson. Jacques Gantié, Nice Matin.

 

 

Ma lecture :  

 

Une belle découverte que cet ouvrage. Une belle surprise aussi puisque l'histoire n'est pas seulement la description un peu légère d'un village que tous les hommes ont été forcés de quitter. En lisant la quatrième de couverture, je m'attendais à passer un moment simple et divertissant. Mais la présentation qui est faite des personnages principaux du roman est très réductrice. Au fil des pages, on s'aperçoit que ces caractères sont beaucoup plus complexes et que loin de n'être que des farceurs, ils sont surtout des êtres humains pleins de complexité. Chacun rencontre sa part de souffrance et d'obstacles.

La richesse du roman est aussi sa part d'utopie et la description qu'il en fait. Ce monde idéal décrit par James Cañón est celui des femmes, un village coupé du monde moderne, qui se doit de construire un nouveau système démocratique, mais aussi une nouvelle référence du temps après que la dernière horloge du village se soit arrêtée. On voit alors combien il est difficile pour certaines de renoncer à des avantages personnels pour en faire profiter l'ensemble de la communauté. Chacune des femmes décrites dans ce roman a quelque chose de précieux qu'elle tient à conserver pour elle-même. Mais progressivement, apparaît la nécessité de construire un autre monde, ensemble, et pour les autres. Un monde où chacune a sa place, son rôle propre. Une expérience du communautarisme réussie et qui voit avec inquiétude le retour des hommes dans le village.

Le roman est aussi une réflexion autour de la sexualité : celle dominante dans le monde contemporain, dirigé par les hommes et pour leur plaisir. Celle des bordels et des prostituées. Et puis, il y a les modèles alternatifs, ceux du village où l'homosexualité est née d'une nécessité face aux circonstances pour devenir un véritable choix affirmé. Tous les modèles peuvent co-exister à Mariquita, mais uniquement dans la mesure où ils s'accompagnent de tolérance et de respect.

Un roman support de réflexion sur le monde actuel et l'utopie d'un monde égalitaire, de paix et de tolérance. Un beau prétexte à discussion. A méditer en ces temps électoraux ...

 


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A
<br /> J l'ai eu à prêter, t je ne l'ai même pas encore lu, pff...<br />
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G
<br /> <br /> Une lecture qui vaut pourtant le détour !<br /> <br /> <br /> <br />